Les articles de bijouterie de ce genre comportent habituellement plusieurs rangées parallèles de maillons ayant tous sensiblement la mme longueur, les maillons étant disposés en quinconce pour que les maillons successifs d'une rangée soient reliés deux à deux par l'intermédiaire des maillons d'une ou deux des rangées adjacentes. Une bague ainsi constituée est décrite dans la demande de brevet EP 925 737.

Avec un tel agencement, on ne peut ajuster la longueur de l'article que par ajout ou enlèvement de maillons à chaque rangée, c'est à dire que l'ajustement de longueur ne peut pas tre plus petit que la longueur d'un maillon, qui est habituellement supérieure à 5 mm. Un ajustement de longueur avec un pas aussi grand n'est pas admissible dans le cas d'une bague, car la circonférence de celle-ci doit tre définie avec une précision de l'ordre de 1 à 2 mm pour bien s'adapter au doigt d'une personne. Avec la construction décrite dans la publication EP 925 737, il faudrait alors utiliser des maillons n'ayant pas plus de 2 mm de longueur, conduisant à une fabrication très coûteuse et une faible résistance de la structure de la bague. Une autre solution consisterait à incorporer à l'article quelques maillons plus longs ou plus courts que les autres, mais l'effet esthétique serait très mauvais.

Dans le brevet FR 535 781, il est décrit des articles de bijouterie formés d'une chaîne de maillons de différentes formes. Toutefois, on ne peut ajuster la longueur d'une telle chaîne que par ajout ou suppression de deux maillons consécutifs à la fois.

La modification de longueur ainsi obtenue correspond au minimum à la longueur cumulée de ces deux maillons, ce qui est beaucoup trop pour un ajustement fin.

Une solution qui permet un ajustement fin est décrite dans la demande de brevet FR 2 655 246. Il s'agit d'un bracelet constitué par assemblage d'éléments modulaires carrés, qui ont tous la mme forme générale en plan et sont contigus aussi bien dans la direction transversale que dans la direction longitudinale du bracelet, de sorte que le bracelet est une mosaïque de carrés tous semblables. Tous ces éléments sont pourvus d'organes d'assemblage mâles et femelles permettant un assemblage démontable. Il est donc possible d'ajuster la longueur du bracelet par

ajout ou suppression d'une ou plusieurs rangées transversales d'éléments carrés standards. Cependant, bien que tous les éléments aient la mme apparence extérieure, ils doivent comporter plusieurs dispositions différentes de leurs organes d'assemblage afin que ces organes n'apparaissent pas sur les bords du bracelet.

D'autre part, pour permettre un ajustement fin de la longueur, par exemple par pas de 2 mm, la taille des éléments devrait tre égale à ce pas et les éléments, ainsi que leurs organes d'assemblage, deviendraient très petits, délicats et coûteux. Un autre inconvénient d'une telle structure est l'impossibilité de donner à la mosaïque un aspect varié grâce à des éléments de différentes formes.

Un but de la présente invention est de fournir un assortiment de maillons permettant à un fabricant de produire des articles de bijouterie qui satisfont à de hautes exigences esthétiques, dans des tailles qui diffèrent entre elles dans une faible mesure, comme les tailles des bagues.

Un but additionnel est de prévoir, dans un assortiment donné, des moyens permettant un ajustement fin de la longueur de l'article par remplacement de certains maillons par d'autres.

Un autre but de l'invention est de fournir une bague à maillons dont la longueur circonférentielle est ajustable avec un pas relativement petit, typiquement de 2 mm ou moins, tandis que les principaux maillons ont une longueur nettement supérieure à cette valeur dans la direction de la circonférence de la bague.

Dans ce but, l'invention concerne un assortiment de maillons du genre indiqué en préambule, caractérisé en ce que les différents types de maillons sont modulaires et de différentes formes en vue de dessus, chacune desdites formes étant composée d'une ou plusieurs surfaces rectangulaires identiques dont la longueur, dans une direction longitudinale, est égale à un module longitudinal et dont la largeur est égale à un module transversal, de sorte que lesdits types de maillons présentent des dimensions longitudinales extérieures qui sont sensiblement des multiples entiers du module longitudinal, et des dimensions transversales extérieures qui sont sensiblement des multiples entiers du module transversal.

Ainsi, le module longitudinal représente la plus petite variation de longueur qu'on peut obtenir sur l'article de bijouterie ou entre deux articles de tailles différentes, en remplaçant un ou plusieurs maillons par un ou plusieurs maillons d'autres types, alors que la plupart des maillons ont une longueur plusieurs fois supérieure au module longitudinal.

Si le module transversal est sensiblement égal au module longitudinal, lesdites surfaces rectangulaires identiques sont carrées, de sorte que toutes les formes en plan des différents types de maillons peuvent tre obtenues par des combinaisons de

carrés identiques. Ceci permet de donner à la surface extérieure de l'article de bijouterie l'aspect d'une mosaïque à trame carrée, mais avec des maillons de formes variées telles que des formes en H, en L, en T, en croix ou en zigzag, offrant une image beaucoup plus originale que les simples rangées d'éléments rectangulaires des articles de l'art antérieur.

Dans une bague selon l'invention, les maillons sont rattachés les uns aux autres de préférence de manière articulée par les tiges transversales. La bague à maillons peut présenter ainsi une certaine souplesse qui offre un meilleur confort d'utilisation et facilite son insertion sur le doigt.

De préférence, une bague selon l'invention comporte au moins un maillon amovible, rattaché aux maillons voisins par des tiges transversales démontables, notamment des vis. Cet agencement permet de remplacer aisément un maillon par un autre ayant une longueur différente.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront dans la description suivante de divers modes de réalisation, présentés à titre d'exemples non limitatifs en référence aux dessins annexés, dans lesquels : - la figure 1 est une vue latérale d'une bague constituée à partir d'un premier assortiment de maillons selon l'invention, - la figure 2 est une vue schématique développée de la surface extérieure de la bague de la figure 1, - la figure 3 représente l'objet de la figure 2 après qu'on l'a raccourci de 2 mm, - la figure 4 représente l'objet de la figure 3 après qu'on l'a encore une fois raccourci de 2 mm, - la figure 5 est une vue en plan agrandie d'un des maillons représentés à la figure 2, - la figure 6 est une vue en coupe longitudinale suivant la ligne Vl-VI de la figure 5, - la figure 7 est une vue frontale suivant la flèche Vil de la figure 5, - la figure 8 est une vue partiellement coupée d'un autre maillon représenté à la figure 2, - la figure 9 est une vue partiellement coupée d'un autre maillon représenté à la figure 2, - la figure 10 est une vue latérale suivant la flèche X de la figure 9, - la figure 11 est une vue en plan d'un autre maillon représenté à la figure 3, -la figure 12 est une vue latérale du maillon de la figure 11, - les figures 13 à 15 sont des vues analogues aux figures 2 à 4 et représentent un autre mode de réalisation de l'invention, et

- les figures 16 à 18 sont des vues analogues aux figures 2 à 4 et représentent encore un autre mode de réalisation de l'invention.

Dans un premier mode de réalisation illustré par les figures 1 à 4, une bague 1 est composée de maillons métalliques massifs 2,3 et éventuellement 4, rattachés les uns aux autres par des tiges transversales 5 formant des axes d'articulation. Ainsi, la bague 1 peut tre légèrement flexible dans sa direction circonférentielle si un léger jeu est ménagé entre les maillons dans cette direction. Dans cet exemple, la bague a une épaisseur uniforme, qui peut tre comprise par exemple entre environ 1,5 et 3 mm.

La bague 1 est formée à partir d'un assortiment de maillons modulaires comprenant trois types différents dans le cas présent, chaque type de maillons ayant sa propre forme en plan. Les maillons modulaires ont des formes qui s'imbriquent les unes dans les autres pour former une sorte de mosaïque à mailles carrées sur la face périphérique de la bague, offrant ainsi un aspect esthétique original.

Afin de permettre le remplacement de certains des maillons, les tiges transversales 5 sont de deux types. Le type normal de tige 5 est une goupille cylindrique qui est fixée par soudage à au moins l'un des maillons. Les tiges du deuxième type sont des vis 5a dont la position est indiquée par les flèches S dans les figures 2 à 4. Les tiges 5 et les vis 5a permettent une articulation entre les maillons Dans le plan de la surface périphérique de la bague, illustrée par les figures 2 à 4, toutes les dimensions extérieures des maillons 2,3 et 4 sont modulaires, c'est-à- dire sont sensiblement égales à un multiple entier d'un module qui caractérise la trame du dessin. En particulier, les dimensions longitudinales extérieures sont des multiples d'un module longitudinal L, et les dimensions transversales extérieures sont des multiples d'un module transversal T, de sorte que la forme en plan de chaque maillon se compose d'un assemblage de surfaces rectangulaires identiques. Dans le présent exemple, pour donner un dessin à trame carrée, le module transversal T est égal au module longitudinal L et vaut par exemple environ 2 mm. Cette dimension est assez petite pour créer un dessin suffisamment fin et esthétique, et assez grande pour permettre l'utilisation de tiges 5 suffisamment solides et la fabrication des maillons à un prix acceptable. Selon ces critères, la gamme optimale des modules se situe entre 1,5 et 3 mm environ, mais les applications de l'invention ne sont pas limitées à cette gamme.

Dans les figures 1 à 4, on a désigné par 2a un maillon de type 2 qui est amovible, et par 3a deux maillons de type 3 qui sont amovibles. Ces maillons reçoivent des vis 5a en guise de tiges transversales d'articulation.

Les figures 5 à 7 montrent en détail un maillon du premier type 2 en forme de H. Les deux branches 10 et 11 du H contiennent respectivement deux trous

traversants 12 et deux trous borgnes 13, destinés à recevoir les tiges 5 en forme de goupilles (non représentées dans ces figures), dont l'extrémité se trouvera à fleur de la face latérale 14 du maillon et sera soudée à celui-ci. Les branches longitudinales 10 et 11 du maillon 2 ont une longueur qui correspond à 3 modules et une épaisseur de 1 module sur la face supérieure 21 du maillon. Les dimensions du barreau central 20 correspondent à 1 module en longueur et en largeur. Comme on le voit dans la figure 6, le maillon 2 est incurvé longitudinalement conformément à la forme générale de la bague 1, avec un rayon intérieur de l'ordre de 9,4 mm. Ses faces frontales 16 et 17 forment entre elles un angle qui dépend du module longitudinal et de la taille de la bague et qui vaut 36° dans le cas présent. De mme, les faces frontales 18 et 19 de la barre centrale 20 du maillon 2 sont inclinées l'une par rapport à l'autre. On notera aussi que sur la face supérieure visible 21 du maillon, deux rainures 22 sont ménagées entre la barre centrale 20 et les deux branches 10 et 11, pour souligner le dessin à trame carrée du maillon le long de la limite entre deux carrés de cette trame.

On peut prévoir également deux rainures transversales sur chaque branche 10 et 11 afin que le maillon 2 apparaisse comme un assemblage de sept carrés juxtaposés.

Le maillon amovible 2a représenté à la figure 8 a le mme aspect extérieur que le maillon 2 décrit ici dessus, mais s'en différencie par le fait que les trous borgnes 13 sont remplacés par deux trous filetés 23 destinés à recevoir la partie filetée des vis 5a. Les trous 23 sont traversants dans le présent exemple, mais ils pourraient aussi tre borgnes. Les autres maillons démontables 2b et 2c, qui ne sont pas représentés en détail, sont agencés d'un côté comme le maillon 2, afin de recevoir une tige en forme de goupille, et l'autre côté comme le maillon 2a, afin de recevoir une tige en forme de vis.

Les figures 9 et 10 représentent un maillon du type 3 en forme de croix ayant une longueur qui correspond à 3 modules et une largeur qui correspond également à 3 modules, l'épaisseur des branches de la croix étant égale à 1 module. La branche longitudinale 26 de la croix est traversée par deux trous cylindriques 12 pour le passage des tiges en forme de goupille ou de vis. Sur la branche transversale 27 de la croix, deux rainures 22 sont prévues le long de la branche longitudinale pour créer le mme effet esthétique que sur les maillons 2 en forme de H. On notera qu'un maillon 3 ainsi constitué peut tre amovible ou non, selon le type de tige le rattachant aux maillons voisins.

Les figures 11 et 12 représentent d'un maillon dit raccourci 4 qui est utilisé seulement dans la configuration des figures 3 et 4, comme on le décrira plus loin. Vu de dessus selon la figure 11, ce maillon est rectangulaire avec une longueur correspondant à 2 modules est une largeur correspondant à 1 module. Il est pourvu

de deux trous traversants cylindriques 12 pour le passage des tiges en forme de goupille. Ce maillon fait partie de l'assortiment destiné à la confection de la bague 1, mais il n'est pas nécessairement utilisé dans tous les cas et doit permettre simplement de confectionner différentes tailles de bagues à partir du mme assortiment.

Les figures 1 et 2 représentent une bague de la taille 59 (correspondant au périmètre intérieur de la bague en mm), formée au moyen de 8 maillons du type 2 en H et de 8 maillons du type 3 en croix. Grâce aux tiges démontables constituées par les quatre vis 5a dont les positions sont indiquées par les flèches S, on peut ajuster cette bague à deux tailles inférieures, illustrées par les figures 3 et 4.

Dans le cas de la figure 3, l'un des maillons 3a en forme de croix a été remplacé par un maillon raccourci 4 tel que représenté aux figures 11 et 12. Du point de vue géométrique, la forme du maillon 4 est obtenue à partir de celle des maillons 3 par une diminution de longueur égale au module longitudinal, ce qui a en l'occurrence l'effet de supprimer la branche transversale de la croix. Ainsi, le remplacement du maillon 3a par le maillon 4 réduit d'un module la longueur de la circonférence de la bague, donnant la taille 57 dans le cas présent.

A partir de la configuration de la figure 3, si l'on remplace le maillon 3a situé entre les maillons 2a et 2c par un autre maillon 4, on aboutit à la configuration de la figure 4 qui correspond en l'occurrence à une taille 55. Ainsi, l'assortiment de maillons permet d'ajuster la bague 1 à trois tailles différentes, en fonction des besoins de la personne qui la porte.

L'opération peut tre répétée en remplaçant encore un autre maillon 3 par un maillon 4 pour obtenir une bague encore plus petite. Toutefois, il s'est avéré préférable d'utiliser alors des maillons ayant un rayon de courbure plus petit, donc un autre assortiment de maillons, mme si ceux-ci ont la mme configuration et les mmes dimensions sur leur surface extérieure visible.

Cependant l'invention n'est pas limitée à la réalisation d'articles dont la taille est réglable. Le fabricant a intért de pouvoir de confectionner des articles de bijouterie ayant différentes tailles relativement proches (qui peuvent tre immuables) à partir d'un mme assortiment de maillons, ce qui réduit notablement les frais de fabrication et de stockage.

Tandis que l'exemple précédent concerne des bagues des tailles 59,57 et 55 dont la largeur correspond à trois modules T, l'exemple suivant concerne des bagues ayant également ces trois tailles, mais des largeurs qui correspondent à cinq modules dans l'exemple des figures 13 à 15 et sept modules dans l'exemple des figures 16 à 18.

Dans le cas des figures 13 à 15, l'assortiment des maillons comprend quatre types de maillons différents, à savoir des maillons 32 en forme de H, des maillons 33 en forme de croix, des maillons de remplissage 34 de forme carrée et des maillons amovibles 35 en forme de zigzag. Ces derniers sont rattachés aux maillons voisins à l'aide de vis dont les positions sont indiquées par les flèches S, tandis que les autres maillons sont rattachés entre eux par des chevilles cylindriques comme on l'a décrit précédemment.

Pour passer de la configuration de la figure 13 à celle de la figure 14, on remplace l'un des maillons amovibles 35 par deux maillons de remplissage 34.

Comme dans l'exemple précédent, on notera que la forme de cette paire de maillons 34 est obtenue par réduction de longueur à partir de la forme du maillon 35 dans une mesure égale à 1 module. Il en résulte que le périmètre de la bague est ainsi réduit dans la mme mesure, la bague passant de la taille 59 à la taille 57. Une réduction supplémentaire à la taille 55, illustrée par la figure 15, consiste à remplacer le deuxième maillon amovible 35 par une paire de maillons de remplissage 34.

Dans le cas des figures 16 à 18, l'assortiment des maillons comprend trois types de maillons différents, à savoir des maillons 42 en forme de double T, des maillons de remplissage 34 de forme carrée et des maillons amovibles 43 en forme de zigzag. Ces derniers sont rattachés aux maillons voisins à l'aide de vis dont les positions sont indiquées par les flèches S, tandis que les autres maillons sont rattachés entre eux par des chevilles cylindriques comme on l'a décrit précédemment.

Pour passer de la configuration de la figure 16 à celle de la figure 17, on remplace l'un des maillons amovibles 43 par trois maillons de remplissage 34.

Comme dans l'exemple précédent, on notera que la forme de cette triplette de maillons 34 est obtenue par réduction de longueur à partir de la forme du maillon 43 dans une mesure égale à 1 module. Il en résulte que le périmètre de la bague est ainsi réduit dans la mme mesure, la bague passant de la taille 59 à la taille 57. Une réduction supplémentaire à la taille 55, illustrée par la figure 18, consiste à remplacer le deuxième maillon amovible 43 par une triplette de maillons de remplissage 34.

Les bagues décrites ci-dessus peuvent avantageusement tre réalisées en métaux nobles, notamment en or. Ceci concerne non seulement les maillons, mais aussi les goupilles et vis formant les tiges d'articulation. Après assemblage de la bague, un polissage de ses faces latérales rend invisibles les extrémités des goupilles. Les maillons peuvent porter des éléments décoratifs, en particulier des pierres précieuses, sur leur face supérieure.

Bien que les exemples décrits ci-dessus concernent des bagues, l'invention est applicable pour réaliser d'autres articles annulaires de bijouterie comportant une chaîne de maillons, métalliques ou non, en particulier des bracelets et des montres- bracelets.