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Title:
METHOD FOR PRODUCING A BICHROMATIC MATERIAL IN THE FORM OF A FILM
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2017/013373
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for producing a bichromatic material, in the form of a translucent film, comprising monodisperse nanoparticles consisting of gold and optionally a noble metal selected from platinum, palladium, silver and copper, and at least one organic macromolecule selected from proteins, polysaccharides and synthetic polymers. The invention also relates to said dichromatic material and to the uses thereof.

Inventors:
PLUCHERY OLIVIER (FR)
REMITA BOSI HYND (FR)
SCHAMING DELPHINE (FR)
Application Number:
PCT/FR2016/051902
Publication Date:
January 26, 2017
Filing Date:
July 21, 2016
Export Citation:
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Assignee:
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
UNIV PARIS-SUD 11 (FR)
UNIV PARIS DIDEROT-PARIS 7 (FR)
International Classes:
B22F9/00; B22F1/0545; B29D11/00; B32B17/10; B32B18/00; B32B29/00; B82Y20/00; C03C17/00; C03C17/06; C03C17/28; C08J5/22; C08K3/08; G02B1/10; G02B5/00; G02F1/00
Domestic Patent References:
WO2006133288A22006-12-14
Other References:
WALTER CASERI: "INORGANIC NANOPARTICLES AS OPTICALLY EFFECTIVE ADDITIVES FOR POLYMERS", CHEMICAL ENGINEERING COMMUNICATIONS, vol. 196, no. 5, 15 December 2008 (2008-12-15), US, pages 549 - 572, XP055242533, ISSN: 0098-6445, DOI: 10.1080/00986440802483954
D.J. BARBER, I. C. FREESTONE: "AN INVESTIGATION OF THE ORIGIN OF THE COLOUR OF THE LYCURGUS CUP BY ANALYTICAL TRANSMISSION ELECTRON MICROSCOPY", ARCHAEOMETRY, 1990 - 1990, pages 33 - 45, XP002753105, DOI: 10.1111/j.1475-4754.1990.tb01079.x
LU A H ET AL: "Dichroic thin layer films prepared from alkanethiol-coated gold nanoparticles", JOURNAL OF PHYSICAL CHEMISTRY. B, MATERIALS, SURFACES, INTERFACES AND BIOPHYSICAL, WASHINGTON, DC, US, vol. 101, no. 45, 6 November 1997 (1997-11-06), pages 9139 - 9142, XP002418078, ISSN: 1089-5647, DOI: 10.1021/JP972379Q
DAVID S. DOS SANTOS ET AL: "Gold Nanoparticle Embedded, Self-Sustained Chitosan Films as Substrates for Surface-Enhanced Raman Scattering", LANGMUIR, vol. 20, no. 23, 1 November 2004 (2004-11-01), NEW YORK, NY; US, pages 10273 - 10277, XP055242537, ISSN: 0743-7463, DOI: 10.1021/la048328j
Attorney, Agent or Firm:
FERAY, Valérie et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Procédé de préparation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide, ledit matériau bichromatique comprenant des nanoparticules monodisperses constituées d'or et éventuellement d'un métal noble choisi parmi le platine, le palladium, l'argent et le cuivre (NP), et au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques, ledit procédé comportant les étapes suivantes :

i) une étape de mélange d'au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques avec une suspension colloïdale S0 de NP, et

ii) une étape de séchage du mélange de l'étape i), afin de former un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide déposé sur un support,

ledit procédé étant caractérisé en ce que :

* les NP sont sous forme sphérique et présentent un diamètre allant de 70 à 100 nm,

* la concentration molaire en or dans le mélange de l'étape i) va de 10"4 à 5xl0_1 mol/1,

* la concentration molaire en macromolécule dans le mélange de l'étape i) va de 0,001 à 5 mol/1,

* le film présente une densité volumique allant de 0,5xl010 à 5,0xl010 de NP/cm3 pour 1 mm d'épaisseur E de film, et

* ledit matériau présente deux couleurs complémentaires distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion.

2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le film présente une épaisseur E allant de 10 pm à 10 mm.

3. Procédé selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé en ce que le support est un substrat transparent ou translucide.

4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que le substrat transparent ou translucide est en verre, en vitro-céramique, en céramique, en matière plastique ou en papier cellulosique.

5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la suspension colloïdale S0 comprend de 10"4 à 5xl0_1 mol/1 d'or.

6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape i) est réalisée en mélangeant dans un contenant comprenant au moins une surface intérieure apte à recevoir ledit mélange :

* ladite suspension colloïdale S0 comprenant des NP, ladite suspension colloïdale S0 comprenant de 10"4 à 5xl0_1 mol/1 d'or, avec

* une solution S0' comprenant ladite macromolécule organique, ladite solution S0' comprenant de 10"3 à 5 mol/1 de macromolécule organique,

étant entendu que :

- le rapport volumique : volume de la suspension colloïdale S0/volume de la solution S0' va de 0, 1 à 100, et

- la suspension résultante présente une hauteur H dans le contenant allant de 0, 1 à 30 mm.

7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre entre l'étape i) et l'étape ii), une étape i-1) d'application du mélange de l'étape i) sur ledit support.

8. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que la surface intérieure dudit contenant joue le rôle du support de l'étape ii) et l'étape ii) est réalisé en séchant directement ledit contenant comprenant ledit mélange. 9. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'étape ii) est effectuée à une température allant de 50°C à 150°C.

10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre après l'étape ii), une étape iii) de traitement thermique à une température allant de 20 à 200°C.

11. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend en outre après l'étape ii) ou après l'étape iii), une étape iv) au cours de laquelle le film de matériau bichromatique est enlevé ou décollé dudit support.

12. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que la suspension colloïdale S0 est préalablement préparée selon les étapes suivantes :

A) une étape de préparation d'une suspension colloïdale comprenant des germes d'un métal choisi parmi l'or, le platine, le palladium, le cuivre et l'argent, lesdits germes de métal étant sous forme sphérique et présentant un diamètre allant de 1 à 30 nm, ladite suspension colloïdale aqueuse comprenant une concentration molaire en métal allant de 5xl0"5 mol/1 à 10"2 mol/1, et

B) une étape de préparation de ladite suspension colloïdale S0 à partir de la suspension colloïdale comprenant des germes de l'étape A).

13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'étape A) est effectuée par la méthode de Turkevich-Frens, par radiolyse ou par irradiation. 14. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que les germes sont des germes d'or et l'étape A) comprend :

- une sous-étape Ai) de chauffage à la température d'ébullition d'une solution Si comprenant au moins un sel d'or dans lequel l'or est à l'état d'oxydation (+III) ou (+1), la concentration molaire en ion or [Au3+] ou [Au+] dans ladite solution aqueuse Si allant de 5xl0"5 mol/1 à 10"2 mol/1,

- une sous-étape A2) de mélange de la solution Si de la sous-étape Ai) avec une solution S2 comprenant au moins un agent réducteur et éventuellement un agent stabilisant, la concentration molaire en agent réducteur dans ladite solution S2 [Agent réducteur] allant de 5xl0"5 mol/1 à 5xl0_1 mol/1, étant entendu que le rapport molaire : nombre de moles d'agent réducteur / nombre de moles d'ion or Au3+ ou Au+ va de 0, 1 à 20,

- une sous-étape A3) de maintien du chauffage à la température d'ebullition du mélange de la sous-étape A2) jusqu'à la réduction complète de l'or (III) ou l'or (I) en or (0), et - une sous-étape A4) de refroidissement à température ambiante afin d'obtenir ladite suspension colloïdale comprenant des germes d'or.

15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 12 ou 14, caractérisé en ce que les germes sont des germes d'or et l'étape B) comprend :

- une sous-étape Bi) de chauffage à la température d'ébullition d'une solution S3 comprenant au moins un sel d'or dans lequel l'or est à l'état d'oxydation (+III) ou (+1), la concentration en ion or [Au3+] ou [Au+] dans ladite solution S3 allant de 10"4 mol/1 à 0, 1 mol/1,

- une sous-étape B2) de mélange de la solution S3 de la sous-étape Bi) avec la suspension colloïdale comprenant des germes telle qu'obtenue à l'étape A) ou à la sous-étape A4), étant entendu que le rapport molaire défini par le nombre de moles d'ion or Au3+ ou Au+ de la solution S3/le nombre de moles d'or Au0 de la suspension colloïdale de germes d'or va de 5 à 1000,

- une sous-étape B3) de mélange d'une solution S4 comprenant au moins un agent réducteur et éventuellement un agent stabilisant avec le mélange de la sous-étape B2), la concentration en agent réducteur dans ladite solution S4 [Agent réducteur] allant de 2xl0"5 mol/1 à 2 mol/1, étant entendu que le rapport molaire : nombre de moles d'agent réducteur / nombre de moles d'ion or Au3+ ou Au+ va de 0, 1 à 10,

- une sous-étape B4) de maintien du chauffage à la température d'ébullition du mélange de la sous-étape B3) jusqu'à la réduction complète de l'or (III) ou l'or (I) en or (0), et

- une sous-étape B5) de refroidissement à température ambiante afin d'obtenir ladite suspension colloïdale S0.

16. Matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé défini à l'une quelconque des revendications 1 à 15, ledit matériau bichromatique comprenant des NP et au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques, ledit matériau étant caractérisé en ce qu'il présente deux couleurs complémentaires distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion et en ce que :

* les NP sont sous forme sphérique et présentent un diamètre allant de 70 à 100 nm, et

* ledit film présente une densité volumique allant de 0,5xl010 à 5,0xl010 de NP/cm3 pour 1 mm d'épaisseur E de film .

17. Matériau selon la revendication 16, caractérisé en ce qu'il présente une épaisseur E allant de 10 pm à 10 mm.

18. Utilisation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé défini à l'une quelconque des revendications 1 à 15 ou tel que défini à la revendication 16 ou 17, pour revêtir un substrat transparent ou translucide.

19. Utilisation selon la revendication 18, caractérisée en ce que le substrat transparent ou translucide est en verre, en vitro-céramique, en céramique, en matière plastique ou en papier cellulosique.

20. Utilisation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé défini à l'une quelconque des revendications 1 à 15 ou tel que défini à la revendication 16 ou 17, comme moyen d'authentification, de décoration ou de protection.

Description:
PROCÉDÉ DE PRÉPARATION D'UN MATÉRIAU BICHROMATIQUE

SOUS LA FORME D'UN FILM

L'invention concerne un procédé de préparation d'un matériau bichromatique, sous la forme d'un film translucide, comprenant des nanoparticules d'or monodisperses et au moins une macromolécule, ledit matériau bichromatique et ses utilisations.

Elle s'applique plus particulièrement aux matériaux qui peuvent présenter deux couleurs distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion. Ainsi, lorsqu'une source de lumière est placée derrière ledit matériau, celui-ci apparaît d'une certaine couleur, dite « couleur de transmission » ; et lorsqu'une source de lumière est située du même côté que l'observateur (i.e. devant ledit matériau), celui-ci apparaît d'une autre couleur dite « couleur de rétrodiffusion », ladite couleur de rétrodiffusion étant complémentaire de la couleur de transmission. Il est noté qu'un couple de couleurs complémentaires est défini comme un couple de couleurs qui, mélangées, annulent la perception de couleur, produisant un gris neutre. Ainsi, un matériau présentant ces caractéristiques est bichromatique, l'effet bichromatique ne dépendant pas de l'angle d'observation.

Cet effet a été pour la première fois observé dans un objet décoratif du iv eme siècle, la coupe de Lycurgus, qui est exposée actuellement au British Muséum à Londres. En effet, lorsque la coupe, constituée de verre, est éclairée de l'extérieur (la lumière est réfléchie ou rétro-diffusée), elle est verte et plutôt opaque. En revanche, lorsque la source lumineuse est placée à l'intérieur (la lumière est transmise), la coupe apparaît rouge et translucide. Un tel verre, dit rouge rubis, est un objet antique doté de couleurs structurales, c'est-à-dire de teintes dues aux interactions de la lumière et de la structure du matériau éclairé, et non à des pigments. L'analyse de cette coupe au microscope à haute résolution a permis de révéler sa nanostructure, et en particulier la présence de nanoparticules métalliques d'or et d'argent de taille d'environ 70 nm, ainsi que la présence de cuivre. Cependant, personne à ce jour, n'a pu trouver et décrire comment les verriers romains avaient fabriqué une telle coupe. L'utilisation d'un métal sous la forme de nanoparticules peut permettre de conférer à une suspension ou à un substrat solide comprenant lesdites nanoparticules une couleur différente de la couleur originale du métal massif (i.e. n'étant pas sous forme de nanoparticules). En effet, lorsqu'une particule métallique est soumise à un champ électromagnétique dont la longueur d'onde est beaucoup plus grande que la taille des particules : λ > > 0 pa rticuies, tous les électrons libres de la bande de conduction subissent le même champ et oscillent collectivement et en phase. Lorsque la fréquence de l'onde incidente correspond à la fréquence propre de ces oscillations, il se produit un phénomène de résonance, appelé résonance de plasmon. Cette résonance a lieu dans le domaine du visible, seulement pour l'or, le cuivre et l'argent, d'où la coloration particulière des nanoparticules de ces métaux. Typiquement, des nanoparticules d'or de 20 nm ont une bande de résonance de plasmon à 520 nm (absorption dans le vert) et sont rouges. La fréquence de résonance de plasmon dépend de la nature du métal, de la taille de la particule et de sa forme ainsi que des propriétés diélectriques du substrat ou du milieu environnant (e.g . suspension) et des interactions inter-particules. Il est possible de jouer sur ces différents paramètres pour faire varier la couleur des nanoparticules d'or dans tout le domaine du visible, voire de déplacer la fréquence de résonance de plasmon dans le proche infrarouge.

Iwakoshi et al. [Gold Bulletin, 2005, 38/3, 107-112] ont décrit la préparation d'une pâte comprenant jusqu'à 85% en masse de nanoparticules d'or présentant un diamètre allant de 10 à 30 nm et un matériau polymère choisi parmi un copolymère bloc soluble dans l'eau à base de polyacrylate (polymère-W) et un copolymère bloc à base de polyester (polymère-S). Ces deux polymères possèdent des fonctions aminé secondaire ou tertiaire sur la chaîne principale et peuvent fixer les nanoparticules d'or. La pâte peut être obtenue par un procédé comprenant une étape de mise en contact d'une solution aqueuse d'acide tétrachloroaurique [HAuCI 4 ] avec un des matériaux polymères éventuellement dissous dans un solvant organique, optionnellement une étape de chauffage du mélange obtenu jusqu'à 50°C environ, une étape d'ajout d'un agent réducteur [le 2-(diméthylamino)éthanol], puis une étape de purification (déionisation, échange d'ions, évaporation, décantation, etc.). La pâte est ensuite utilisée pour produire une peinture thermodurcissable rouge présentant un effet « flip-flop » ou nacré (i.e. en fonction de l'angle d'observation et de l'incidence, la couleur varie), un film en verre rouge ou un film polymère à l'aspect métallique ou doré. Ainsi, le film polymère, le film en verre et la peinture ne présentent pas un effet bichromatique tel que défini dans l'invention, c'est-à-dire un effet optique induisant une couleur en rétrodiffusion et une couleur en transmission.

Pérez-Juste et al. [Adv. Funct. Mater. , 2005, 15, 1065-1071] ont décrit un procédé de préparation d'un film polymère comprenant des nanoparticules d'or sous forme de bâtonnets (de longueur d'environ 33,7 nm et de largeur d'environ 13,7 nm) et de l'alcool polyvinylique, ledit procédé comprenant une étape de mise en contact d'une solution colloïdale desdites nanoparticules d'or avec une solution d'alcool polyvinylique, une étape de séchage du mélange obtenu précédemment pour obtenir un film, une étape de chauffage et enfin une étape consistant à étirer le film . Les étapes de chauffage et d'étirage permettent d'aligner les nanoparticules d'or dans une direction préférée. Le film polymère ainsi obtenu possède des propriétés optiques qui dépendent de la polarisation de la lumière. Ainsi, sous un éclairage en lumière polarisée, le film apparaît rouge ou bleu suivant la direction du champ électrique incident (i.e. orientation parallèle ou perpendiculaire du plan de polarisation de la lumière par rapport à l'axe des fibres ou la direction d'étirement du film). Ainsi, un tel film polymère ne présente pas un effet optique induisant des couleurs différentes en rétrodiffusion et en transmission.

Il existe de nombreuses méthodes de synthèse des nanoparticules d'or. Il est toutefois possible de les répertorier en quatre grandes catégories : 1) la synthèse par voie chimique en solution aqueuse ou en solution organique, 2) la synthèse chimique sur des surfaces, 3) la préparation sous ultra-vide de nanoparticules d'or déposées sur une surface, et 4) l'utilisation de sources d'agrégats et leur tri en masse. D'autres méthodes utilisées moins fréquemment existent telles que la photoablation laser, la sonolyse ou la réduction intracellulaire par divers agents. Le choix de la méthode de synthèse dépend de la taille des nanoparticules, de leur forme (sphériques, ovales, triangulaires, sous forme de bâtonnets, sous forme de décaèdres, etc..) et du conditionnement (nanoparticules en solution stabilisées par un tensioactif ou déposées sur un support) que l'on souhaite obtenir selon l'application envisagée.

En particulier, la méthode de réduction de Turkevich-Frens est connue pour préparer des nanoparticules d'or en solution aqueuse (i.e. solution colloïdale) [Nature Physical Science, 1973, 241, 20-22] . Cette méthode de la l ere catégorie repose sur la réduction à l'aide d'un agent réducteur (citrate de sodium), d'un sel d'or dans lequel l'or est à l'état d'oxydation (+III) (e.g . acide tétrachloroaurique HAuC ou tétrachloroaurate de potassium KAuC ) en or métallique (état d'oxydation 0). L'agent réducteur joue également le rôle d'agent stabilisant ou tensioactif afin de favoriser la formation de nanoparticules d'or. En contrôlant précisément les concentrations de réactifs, cette méthode conduit à des nanoparticules sphériques de diamètre prédictible entre 12 et 30 nm, avec très peu de variabilité de diamètre (écart-type sur les diamètres de l'ordre de 1 nm).

Ainsi, le but de la présente invention est de pallier les inconvénients de l'art antérieur précité et de fournir un procédé de préparation d'un matériau bichromatique, c'est-à-dire un matériau apparaissant sous deux couleurs complémentaires suivant le mode d'éclairage (source de lumière en transmission ou en rétrodiffusion), ledit procédé étant simple, économique et permettant de moduler efficacement lesdites deux couleurs complémentaires.

Un autre but de l'invention est de fournir un matériau bichromatique, c'est-à-dire apparaissant sous deux couleurs complémentaires suivant le mode d'éclairage (source de lumière en transmission ou en rétrodiffusion) qui soit économique, qui puisse être facilement manipulé et utilisé dans de nombreuses applications, et notamment dans le domaine de l'automobile, de l'agroalimentaire ou du luxe (cosmétique, lunettes de protection solaire ou correctives, etc.). Ces buts sont atteints par l'invention qui va être décrite ci-après.

L'invention a donc pour premier objet un procédé de préparation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide, ledit matériau bichromatique comprenant des nanoparticules monodisperses constituées d'or et éventuellement d'un métal noble choisi parmi le platine, le palladium, l'argent et le cuivre (NP), et au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques, ledit procédé comportant les étapes suivantes :

i) une étape de mélange d'au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques avec une suspension colloïdale S 0 de NP, et

ii) une étape de séchage du mélange de l'étape i), afin de former un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide déposé sur un support,

ledit procédé étant caractérisé en ce que :

* les NP sont sous forme sphérique et présentent un diamètre allant de 70 à 100 nm environ, et de préférence allant de 75 à 90 nm environ,

* la concentration molaire en or dans le mélange de l'étape i) va de 10 "4 à 5xl0 _1 mol/1 environ, et de préférence de 2xl0 "4 à 5xl0 "3 mol/1 environ, * la concentration molaire en macromolécule dans le mélange de l'étape i) va de 0,001 à 5 mol/1 environ, de préférence de 0,01 à 2 mol/1 environ, et de préférence encore de 0,1 à 1 mol/1 environ,

* le film présente une densité volumique allant de 0,5xl0 10 à 5,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film, et de préférence de Ι,ΟχΙΟ 10 à 3,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film, et

* ledit matériau présente deux couleurs complémentaires distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion.

Dans la présente invention, l'expression « nanoparticules monodisperses constituées d'or et éventuellement d'un métal noble choisi parmi le platine, le palladium, l'argent et le cuivre » est également dénommé « NP ».

Dans la présente invention, l'expression « suspension colloïdale de NP » signifie une suspension colloïdale comprenant des NP.

Dans l'invention, les NP étant monodisperses, elles ont donc sensiblement le même diamètre. En particulier, elles présentent un écart-type sur les diamètres allant de 1 à 15 nm environ, et de préférence de 1 à 10 nm environ.

Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, les NP présentent un diamètre d = d 0 ± ε, avec ε < 0,2xd 0 .

L'or (respectivement le métal noble) est à l'état d'oxydation zéro dans le mélange de l'étape i) et dans le matériau bichromatique de l'invention.

Le métal noble est de préférence choisi parmi le platine, l'argent et le cuivre.

Dans la présente invention, le terme « matériau bichromatique » signifie un matériau qui présente deux couleurs complémentaires distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion. Ainsi, lorsqu'une source de lumière est placée derrière ledit matériau (i.e. le matériau est alors entre la lumière et l'observateur), celui-ci apparaît d'une certaine couleur, dite « couleur de transmission » ; et lorsqu'une source de lumière est située du même côté que l'observateur (i.e. devant ledit matériau), celui-ci apparaît d'une autre couleur dite « couleur de rétrodiffusion », ladite couleur de rétrodiffusion étant complémentaire de la couleur de transmission.

Ainsi, dans l'invention, deux couleurs complémentaires sont obtenues quand on compare transmission et rétrodiffusion, sans utiliser la polarisation. Le phénomène de bichromatisme de l'invention est d'ailleurs le même quelle que soit la polarisation de la lumière.

La couleur d'un matériau en transmission s'explique par sa capacité à absorber une gamme de longueur d'onde dans le visible (400-800 nm). La perception visuelle des couleurs devient sensible quand le maximum de l'absorption vaut au moins 0,01 unité d'absorbance et l'œil humain perçoit la couleur complémentaire. Dans le cas présent, l'absorption est provoquée par la résonance de plasmon des NP. La couleur d'un matériau en rétrodiffusion s'explique par sa capacité à diffuser la lumière en présentant un maximum de diffusion. Les inventeurs de la présente demande ont découvert de façon surprenante un procédé permettant d'optimiser la perception bichromatique, en utilisant le fait que les coefficients d'absorption et de diffusion du matériau peuvent être rendus sensiblement égaux. Cet effet s'appuie sur la résonance de plasmon et cela suppose l'utilisation de NP de tailles précitées (i.e. diamètres de 70-100 nm).

Dans l'invention, l'expression « film translucide » signifie un film présentant un coefficient de transmission optique allant de 10% environ à 80% environ, mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel .

La caractéristique translucide du film obtenu par le procédé de l'invention dépend de son épaisseur.

Le coefficient de transmission optique est généralement mesuré à une longueur d'onde de 490 nm avec un spectromètre UV-visible conventionnel. Celui-ci est identique quelle que soit l'orientation, d'un côté ou d'un autre, du film lors de la mesure.

Le film obtenu selon le procédé de l'invention présente une densité volumique allant de 0,5xl0 10 à 5,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film, et de préférence de Ι,ΟχΙΟ 10 à 3,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film . En d'autres termes, le film obtenu par le procédé de l'invention présente une densité volumique D v variant de Dvi = (0,5xl0 10 )/E NP/cm 3 environ à D v2 = (5,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ, et de préférence variant de D V i < = (l,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ à D v2 < = (3,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ, E étant l'épaisseur du film en mm .

Dans l'invention, l'expression « macromolécule organique » signifie une molécule organique (i.e. comprenant au moins des atomes de carbone et d'hydrogène, et éventuellement des atomes d'oxygène et/ou d'azote et/ou de soufre, etc..) ou un ensemble de molécules organiques qui possède une masse molaire ou une masse molaire moyenne d'au moins 25 000 g/mol environ, de préférence d'au moins 50 000 g/mol environ, et de préférence encore d'au moins 100 000 g/mol environ. La macromolécule organique de l'invention n'induit pas la précipitation des NP. Une macromolécule organique de la présente invention peut résulter de processus biologiques ou bien être préparée à l'aide de réactions chimiques.

Les protéines (i.e. polypeptides) résultent de la condensation d'acides aminés par formation de liaisons peptidiques.

A titre d'exemple de protéine, on peut citer la gélatine.

La gélatine est un produit de dégradation du collagène, elle est par essence hétérogène et se compose donc d'un ensemble de molécules organiques. Sa masse molaire est par conséquent une masse molaire moyenne.

Les polysaccharides sont des polymères constitués de plusieurs oses liés entre eux par des liaisons O-osidiques.

Les polysaccharides peuvent être choisis parmi le chitosane, la chitine, la cellulose, la cellophane, l'agar-agar, l'amidon, la gomme arabique ou un de leurs mélanges.

Les polymères synthétiques résultent de l'enchaînement covalent d'un grand nombre de motifs monomères identiques ou différents par polymérisation desdits motifs.

Les polymères synthétiques peuvent être choisis parmi les alcools polyvinyliques (PVA), les polyélectrolytes, les résines époxydes, les polydiméthylsiloxanes (PDMS), les polyméthacrylates de méthyle (PMMA), les polyvinyipyrrolidones (PVP), les polyéthylènes glycols, les polystyrènes, les polyéthylènes, les polypropylènes, les polychlorures de vinyle, les polyamides, les polyesters, les poly(/V-isopropylacrylamides) et un de leurs mélanges, et de préférence choisis parmi les alcools polyvinyliques (PVA), les polyméthacrylates de méthyle (PMMA), les polyvinyipyrrolidones (PVP), les polyéthylènes glycols, les polystyrènes, les polyéthylènes, les polypropylènes, les polychlorures de vinyle, les polyamides, les polyesters, les poly(/V- isopropylacrylamides) et un de leurs mélanges.

Les polymères synthétiques, et en particulier l'alcool polyvinylique, sont préférés.

Dans un mode de réalisation particulier, la macromolécule organique est une protéine telle que la gélatine ou un polymère synthétique tel que l'alcool polyvinylique.

Dans la présente invention, la concentration molaire en macromolécule dans le mélange de l'étape i) correspond à la concentration molaire du monomère de la macromolécule dans le mélange de l'étape i).

A titre d'exemple, lorsque l'alcool polyvinylique est utilisé, on calcule sa concentration en mesurant la concentration du monomère dans le mélange, c'est-à-dire la concentration de l'alcool vinylique (de formule brute C 2 H 4 0) dans le mélange.

Le film peut présenter une épaisseur E allant de 10 pm environ à 10 mm environ, et de préférence de 0,5 à 3 mm environ.

L'épaisseur E du film est de préférence sensiblement constante.

Dans l'invention, l'expression « épaisseur sensiblement constante » signifie qu'il peut y avoir une variation d'épaisseur du film d'au plus 30% environ de l'épaisseur minimale, et de préférence d'au plus 20% environ de l'épaisseur minimale.

Le support est de préférence un support plan. De ce fait, il permet au cours de l'étape ii) de faciliter la formation d'un film d'épaisseur E sensiblement constante déposé sur ledit support plan.

Le support est de préférence un substrat transparent ou translucide.

Le substrat transparent ou translucide peut être en verre, en vitro-céramique, en céramique, en matière plastique ou en papier cellulosique.

Dans l'invention, l'expression « substrat transparent ou translucide » signifie un substrat transparent à la lumière visible ou un substrat ne transmettant qu'une partie de cette lumière visible. Un substrat est dit transparent quand son coefficient de transmission optique est compris entre 80% et 100% mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel . Un substrat est dit translucide quand son coefficient de transmission optique est compris entre 10% et 80% mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel .

Le mélange de l'étape i) peut comprendre des additifs tels que des plastifiants, des agents filmogènes ou des surfactants, lesdits additifs n'entraînant pas, seuls ou en mélange avec d'autres éléments, la précipitation des NP.

La suspension colloïdale S 0 de l'étape i) peut être une suspension colloïdale aqueuse ou une suspension colloïdale organique. Une suspension colloïdale aqueuse est préférée, en particulier de l'eau distillée ou de l'eau distillée ultrapure.

Lorsque S 0 est une suspension colloïdale aqueuse, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'eau, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'eau, par rapport au volume total de liquide dans la suspension colloïdale S 0 .

Lorsque S 0 est une suspension colloïdale organique, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'un solvant organique, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'un solvant organique, par rapport au volume total de liquide dans la suspension colloïdale S 0 .

Le solvant organique peut être du toluène, du benzène ou un alcool. La suspension colloïdale S 0 de l'étape i) peut comprendre de 10 "4 à

5xl0 _1 mol/1, environ, et de préférence de 2xl0 "4 à 5xl0 "3 mol/1 environ d'or.

La suspension colloïdale S 0 telle que décrite dans l'invention présente des propriétés bichromatiques, et est donc une suspension colloïdale bichromatique.

Selon un premier mode de réalisation, les NP de la suspension colloïdale S 0 sont uniquement constituées d'or.

Selon un deuxième mode de réalisation, les NP de la suspension colloïdale S 0 sont constituées d'or et d'un métal noble choisi parmi l'argent, le palladium, le cuivre et le platine.

Selon ce deuxième mode de réalisation, les NP peuvent être sous la forme de nanoparticules monodisperses d'un alliage or/métal noble ou sous la forme de nanoparticules monodisperses dites « cœur/coquille » et constituées d'un cœur en métal noble et d'une coquille en or.

Selon ce deuxième mode de réalisation, la concentration molaire en métal noble choisi parmi l'argent, le palladium, le cuivre et le platine dans le mélange de l'étape i) va de 10 "4 à 5xl0 _1 mol/1 environ, et de préférence de 2xl0 "4 à 5xl0 "3 mol/1 environ.

Selon ce deuxième mode de réalisation, le rapport molaire R = concentration en or (en mol/l)/concentration en métal noble (en mol/1) dans le mélange de l'étape i) va de de 1 à 1000 environ, et de préférence de 1 à 20 environ.

Lorsque les nanoparticules monodisperses sont sous la forme « cœur/coquille », le diamètre du cœur en métal noble est de préférence d'au plus 50 nm environ. Le procédé de l'invention peut comprendre en outre entre l'étape i) et l'étape ii), une étape i-1) d'application du mélange de l'étape i) sur un support tel que défini dans l'invention.

Ce mode de réalisation est particulièrement adapté lorsque l'étape i) est effectuée dans un contenant qui ne sert pas de support lors de l'étape ii), notamment lorsqu'il n'est pas adapté pour pouvoir être utilisé comme support pour le séchage de l'étape ii) (e.g. ballon de réaction).

Ainsi, après séchage du mélange selon l'étape ii), un film dudit matériau bichromatique déposé sur ledit support est obtenu.

Cette étape d'application peut être réalisée à l'aide d'un pinceau ou par pulvérisation, notamment à l'aide d'un pistolet à air comprimé. Les étapes i-1) et ii) peuvent être réitérées plusieurs fois, de manière à former plusieurs couches de film déposées sur ledit support.

Après l'étape ii), le procédé peut comprendre en outre une étape ii-1) de dépôt d'un substrat transparent ou translucide à titre de support sur le film bichromatique obtenu à l'étape ii). On obtient alors un substrat transparent déposé sur un film bichromatique, lui-même déposé sur un support.

Puis, les étapes i-1), ii) et ii-1) peuvent être réitérées plusieurs fois, de manière à former plusieurs couches de [substrat transparent/film bichromatique] déposées sur ledit support.

Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, l'étape i) est réalisée en mélangeant dans un contenant (e.g. cristallisoir) comprenant au moins une surface intérieure apte à recevoir ledit mélange :

* ladite suspension colloïdale S 0 comprenant des NP, ladite suspension colloïdale S 0 comprenant de 10 "4 à 5xl0 _1 mol/1 environ, et de préférence de 2xl0 "4 à 5xl0 "3 mol/1 environ d'or, avec

* une solution S 0 ' comprenant au moins une macromolécule organique telle que définie dans la présente invention, ladite solution S 0 ' comprenant de 10 "3 mol/1 à 5 mol/1 environ, et de préférence de 5xl0 "3 à 2 mol/1 environ de macromolécule organique,

étant entendu que :

- le rapport volumique : volume de la suspension colloïdale S 0 /volume de la solution S 0 ' va de 0,1 à 100 environ, et de préférence de 0,5 à 5 environ, et

- la solution ou suspension colloïdale résultante (i.e. le mélange) présente une hauteur H dans le contenant allant de 0,1 à 30 mm environ, et de préférence de 0,8 à 20 mm environ.

Dans un mode de réalisation préféré, la surface intérieure dudit contenant joue le rôle du support de l'étape ii) [i.e. étapes i) et i-1) concomitantes] et l'étape ii) est réalisé en séchant directement ledit contenant comprenant ledit mélange. Un film dudit matériau bichromatique déposé sur ladite surface intérieure du contenant est ainsi obtenu.

La solution S 0 ' peut être une solution aqueuse ou une solution organique. Une solution aqueuse est préférée, en particulier de l'eau distillée ou de l'eau distillée ultrapure.

Lorsque S 0 ' est une solution aqueuse, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'eau, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'eau, par rapport au volume total de liquide dans la solution S 0 '.

Lorsque S 0 ' est une solution organique, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'un solvant organique, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'un solvant organique, par rapport au volume total de liquide dans la solution S 0 '.

Le solvant organique peut être du dichlorométhane ou un alcool .

Ce mode de réalisation est particulièrement adapté lorsque S 0 est une suspension colloïdale aqueuse et S 0 ' est une solution aqueuse (e.g. 100% d'eau distillée éventuellement ultrapure) et la macromolécule organique est soluble dans S 0 et S 0 '.

Toutefois, il peut être adapté par des techniques bien connues de l'homme du métier (e.g . étapes de transferts de phase) pour être utilisé lorsque S 0 est une suspension colloïdale aqueuse, S 0 ' est une solution organique et la macromolécule organique n'est pas soluble dans S 0 . Le transfert de phase peut comprendre la mise en contact de la suspension colloïdale aqueuse S 0 avec la solution organique S 0 ' puis l'agitation mécanique du mélange résultant ou l'utilisation d'ultrasons sur ledit mélange résultant. Les NP migrent de la phase aqueuse vers la phase organique si l'agent stabilisant le permet.

Dans la présente invention, la concentration molaire en macromolécule dans la solution S 0 ' correspond à la concentration molaire du monomère de la macromolécule dans la solution S 0 '.

A titre d'exemple, lorsque l'alcool polyvinylique est utilisé, on calcule sa concentration en mesurant la concentration du monomère dans la solution S 0 ', c'est-à-dire la concentration de l'alcool vinylique (de formule brute C 2 H 4 0) dans la solution S 0 '.

L'étape ii) peut être effectuée à une température allant de 50°C à 150°C environ, et de préférence allant de 60°C à 80°C environ, notamment dans une étuve.

L'étape ii) permet d'évaporer les solvants utilisés lors de l'étape i). Cette étape de séchage peut également permettre la polymérisation et éventuellement la réticulation de la macromolécule organique.

L'étape ii) peut durer de 30 min à 24 h environ, et de préférence de

3 h à 8 h environ.

Le procédé peut comprendre en outre après l'étape ii), une étape iii) de traitement thermique à une température allant de de 20 à 200°C environ, et de préférence allant de 60°C à 120°C, par exemple dans une étuve.

L'étape iii) peut permettre de terminer la polymérisation et éventuellement la réticulation suite à l'étape de séchage ii) selon la macromolécule organique utilisée.

Le procédé peut comprendre en outre après l'étape ii) ou après l'étape iii), une étape iv) au cours de laquelle le film de matériau bichromatique est enlevé ou décollé dudit support.

Le procédé de l'invention permet d'obtenir un matériau bichromatique, sous la forme d'un film translucide, comprenant des NP et au moins une macromolécule organique, lesdites NP étant stables dans ladite macromolécule organique. De ce fait, le film est homogène et les NP sont uniformément réparties dans ledit film. L'effet bichromatique est également stable dans le temps. En outre, le procédé de l'invention évite la précipitation des NP lors des étapes i), i-1), ii), iii) et iv) et ainsi leur agglomération pouvant engendrer la perte de l'effet bichromatique.

Le matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide est de préférence uniquement constitué des NP et d'une ou plusieurs macromolécule(s) organique(s) afin d'éviter la présence d'éléments qui pourraient diminuer ou annuler l'effet bichromatique souhaité.

Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, la suspension colloïdale S 0 telle que définie dans l'invention (i.e. comprenant les NP sous forme sphérique et présentent un diamètre allant de 70 à 100 nm environ, et de préférence allant de 75 à 90 nm environ), est préalablement préparée selon les étapes suivantes :

A) une étape de préparation d'une suspension colloïdale comprenant des germes d'un métal choisi parmi l'or, le platine, le palladium, le cuivre et l'argent, et de préférence choisi parmi l'or, le platine, l'argent et le cuivre, lesdits germes de métal étant sous forme sphérique et présentant un diamètre allant de 1 à 30 nm environ, et de préférence de 1 à 15 nm environ, ladite suspension colloïdale aqueuse comprenant une concentration molaire en métal allant de 5xl0 "5 à 10 "2 mol/1, environ, et de préférence allant de lxlO "4 à 2x10 " 3 mol/1 environ, et

B) une étape de préparation d'une suspension colloïdale S 0 telle que définie dans la présente invention, à partir de la suspension colloïdale comprenant des germes de l'étape A).

Ce procédé permet plus particulièrement d'obtenir des nanoparticules sous forme « cœur/coquille » lorsque les germes sont des germes d'un métal choisi parmi le platine, le palladium, le cuivre et l'argent, et de préférence choisi parmi le platine, le cuivre et l'argent.

L'étape A) peut être effectuée par la méthode de Turkevich-Frens précitée, par radiolyse ou par irradiation, notamment selon des techniques bien connues de l'homme du métier [Abidi et al. , Light-driven reactions and materials in the environmental technology, 2010, 4, 3, 170-188 ; Abidi et al., J. Phys. Chem. C, 2010, 114, 35, 14794-14803 ; Singh et al. , J. Phys. Chem. Lett , 2013, 4, 3958-3961] .

La suspension colloïdale de l'étape A) peut être une suspension colloïdale aqueuse ou une suspension colloïdale organique. Une suspension colloïdale aqueuse est préférée, en particulier de l'eau distillée ou de l'eau distillée ultrapure.

Lorsque la suspension colloïdale de l'étape A) est une suspension colloïdale aqueuse, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'eau, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'eau, par rapport au volume total de liquide dans ladite suspension colloïdale.

Lorsque la suspension colloïdale de l'étape A) est une suspension colloïdale organique, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'un solvant organique, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'un solvant organique, par rapport au volume total de liquide dans ladite suspension colloïdale.

Le solvant organique peut être du toluène, du benzène ou un alcool.

Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, les germes sont des germes d'or et l'étape A) comprend :

- une sous-étape Ai) de chauffage à la température d'ébullition d'une solution Si comprenant au moins un sel d'or dans lequel l'or est à l'état d'oxydation (+III) ou (+1), la concentration molaire en ion or [Au 3+ ] ou [Au + ] dans ladite solution aqueuse Si allant de 5xl0 "5 à 10 "2 mol/1, environ, et allant de préférence de lxlO "4 à 2xl0 "3 mol/1 environ,

- une sous-étape A 2 ) de mélange de la solution Si de la sous-étape Ai) avec une solution S 2 comprenant au moins un agent réducteur et éventuellement un agent stabilisant, la concentration molaire en agent réducteur dans ladite solution S 2 [Agent réducteur] allant de 5xl0 "5 mol/1 environ à 5xl0 _1 mol/1 environ, et de préférence allant de 5xl0 "3 mol/1 environ à 2xl0 _1 mol/1 environ, étant entendu que le rapport molaire : nombre de moles d'agent réducteur / nombre de moles d'ion or Au 3+ ou Au + va de 0,1 à 20 environ, et de préférence de 0,2 à 10 environ,

- une sous-étape A 3 ) de maintien du chauffage à la température d'ébullition du mélange de la sous-étape A 2 ) jusqu'à la réduction complète de l'or (III) ou l'or (I) en or (0), et

- une sous-étape A 4 ) de refroidissement à température ambiante afin d'obtenir une suspension colloïdale comprenant des germes telle que définie dans la présente invention.

Lorsque l'or est à l'état d'oxydation (+III), le sel d'or peut être choisi parmi l'acide tétrachloroaurique HAuC , le tétrachloroaurate de potassium KAuC et leur mélange.

Lorsque l'or est à l'état d'oxydation (+1), le sel d'or peut être du cyanure d'or.

Un sel dans lequel l'or est à l'étape d'oxydation (+III) est préféré.

L'agent réducteur peut être choisi parmi le citrate de sodium, le borohydrure de sodium, l'hydrazine, l'hydroquinone et un de leurs mélanges.

Lorsque l'agent réducteur a des propriétés stabilisantes ou surfactantes, comme c'est le cas du citrate de sodium, la solution S 2 ne comprend pas d'agent stabilisant supplémentaire.

Lorsque l'agent réducteur n'a pas de propriétés stabilisantes ou surfactantes, la solution S 2 comprend un agent stabilisant.

L'agent stabilisant peut être choisi parmi les polymères tels que l'alcool polyvinylique ou l'acide polyacrylique, le poly(éthylèneglycol) (PEG), les dérivés soufrés tels que les thiols, les ligands à base de triphénylphosphine, les dendrimères, les tensioactifs tels que le bromure de cétyltriméthylammonium (CTAB), le dodécylsulfate de sodium (SDS) ou les tensioactifs aminés.

La concentration en agent stabilisant dans ladite solution S 2 peut aller de 10 "3 mol/1 environ à 5xl0 _1 mol/1 environ, et de préférence de 2xl0 "3 mol/1 environ à 10 "2 mol/1 environ.

La solution Si (respectivement S 2 ) peut être une solution aqueuse ou une solution organique. Une solution aqueuse est préférée, en particulier de l'eau distillée ou de l'eau distillée ultrapure.

Lorsque Si (respectivement S 2 ) est une solution aqueuse, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'eau, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'eau, par rapport au volume total de liquide dans ladite solution Si (respectivement S 2 ).

Lorsque Si (respectivement S 2 ) est une solution organique, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'un solvant organique, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'un solvant organique, par rapport au volume total de liquide dans ladite solution Si (respectivement S 2 ).

Le solvant organique peut être du toluène, du benzène ou un alcool .

Dans la présente invention, la résistivité de l'eau ultrapure est de préférence d'au moins Ι Ο ΜΩ ΓΠ, telle que mesurée par un générateur d'eau MilliQ à 25°C (purificateurs d'eau vendus par la société Merck-Millipore).

L'étape B) permet à partir des germes de l'étape A) de former des N P en suspension colloïdale sous forme sphérique et présentant un diamètre allant de 70 à 100 nm environ, et de préférence allant de 75 à 90 nm environ (i .e. de former une suspension colloïdale S 0 telle que définie dans la présente invention) .

Les N P en suspension colloïdale (i.e. suspension colloïdale S 0 ) à l'issue de l'étape B) ne peuvent pas être conservées sous forme de poudre, elles sont nécessairement conservées en suspension colloïdale.

Il n'est pas nécessaire d'éliminer les sous-produits, l'agent réducteur et l'agent stabilisant avant l'étape i) . Ces composés peuvent être présents dans le matériau bichromatique de l'invention puisqu'ils n'altèrent pas les propriétés optiques dudit film .

Il convient de noter qu'il n'est pas possible de former directement au cours de l'étape A) des NP sous forme sphérique et présentant un diamètre allant de 70 à 100 nm environ, et de préférence allant de 75 à 90 nm environ .

En effet, les méthodes de synthèse connues de l'homme du métier bien que permettant de former des particules sous forme sphérique et présentant un diamètre allant de 70 à 100 nm environ (cf. méthode de Turkevich-Frens précitée), ne peuvent pas conduire à des particules monodisperses. En effet, la préparation en une seule étape de nanoparticules d'or de diamètre supérieur à 30 nm conduit à des nanoparticules polydisperses, induisant une altération de l'effet bichromatique du matériau final obtenu.

Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, les germes sont des germes d'or et l'étape B) comprend :

- une sous-étape Bi) de chauffage à la température d'ébullition d'une solution S 3 comprenant au moins un sel d'or dans lequel l'or est à l'état d'oxydation (+III) ou (+1), la concentration en ion or [Au 3+ ] ou [Au + ] dans ladite solution S 3 allant de 10 "4 mol/1 environ à 0, 1 mol/1 environ, et de préférence allant de 5xl0 "4 mol/1 environ à 10 "2 mol/1 environ,

- une sous-étape B 2 ) de mélange de la solution S 3 de la sous-étape Bi) avec la suspension colloïdale comprenant des germes telle qu'obtenue à l'étape A) ou à la sous-étape A 4 ), étant entendu que le rapport molaire défini par le nombre de moles d'ion or Au 3+ ou Au + de la solution S 3 /le nombre de moles d'or Au 0 de la suspension colloïdale de germes d'or va de 5 à 1000 environ, et de préférence de 10 à 100 environ,

- une sous-étape B 3 ) de mélange d'une solution S 4 comprenant au moins un agent réducteur et éventuellement un agent stabilisant avec le mélange de la sous-étape B 2 ), la concentration en agent réducteur dans ladite solution S 4 [Agent réducteur] allant de 2xl0 "5 mol/1 environ à 2 mol/1 environ, et de préférence allant de 10 "4 mol/1 environ à 0,7 mol/1, étant entendu que le rapport molaire : nombre de moles d'agent réducteur / nombre de moles d'ion or Au 3+ ou Au + va de 0,1 à 10 environ, et de préférence de 0, 1 à 3 environ, - une sous-étape B 4 ) de maintien du chauffage à la température d'ébullition du mélange de la sous-étape B 3 ) jusqu'à la réduction complète de l'or (III) ou l'or (I) en or (0), et

- une sous-étape B 5 ) de refroidissement à température ambiante afin d'obtenir une suspension colloïdale S 0 telle que définie dans la présente invention.

Le sel d'or et l'agent réducteur sont tels que définis précédemment. La concentration en agent stabilisant dans ladite solution S 4 peut aller de 10 "3 mol/1 environ à 1 mol/1 environ, et de préférence de 2xl0 "3 mol/1 environ à 0, 1 mol/1 environ.

La solution S 3 (respectivement S 4 ) peut être une solution aqueuse ou une solution organique. Une solution aqueuse est préférée, en particulier de l'eau distillée ou de l'eau distillée ultrapure.

Lorsque S 3 (respectivement S 4 ) est une solution aqueuse, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'eau, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'eau, par rapport au volume total de liquide dans ladite solution S 3 (respectivement S 4 ).

Lorsque S 3 (respectivement S 4 ) est une solution organique, elle comprend de préférence au moins 80% en volume environ d'un solvant organique, et de préférence encore au moins 90% en volume environ d'un solvant organique, par rapport au volume total de liquide dans ladite solution S 3 (respectivement S 4 ).

Le solvant organique peut être du toluène, du dichlorométhane, du benzène ou un alcool.

Le matériau bichromatique sous forme de film obtenu par le procédé conforme au premier objet de l'invention peut être appliqué sur tout type de substrat transparent ou translucide tel que des emballages plastiques, des flacons, notamment en verre, du papier cellulosique, etc..

Selon une première variante, le support de l'étape ii) est un substrat transparent ou translucide. Dans ce cas, l'ensemble obtenu (film bichromatique + substrat) présente un effet bichromatique et peut être directement utilisé dans les applications telles que définies dans la présente invention.

Selon une deuxième variante, le support de l'étape ii) n'est pas un substrat transparent ou translucide. Dans ce cas, le procédé comprend en outre après l'étape iv), une étape v) d'application du film bichromatique sur un substrat transparent ou translucide. Cette étape v) peut être effectuée par collage, notamment à l'aide d'un adhésif.

Le substrat transparent ou translucide peut être en verre, en vitro-céramique, en céramique, en matière plastique ou en papier cellulosique.

L'invention a pour deuxième objet un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé conforme au premier objet, ledit matériau bichromatique comprenant des NP et au moins une macromolécule organique choisie parmi les protéines, les polysaccharides et les polymères synthétiques, ledit matériau étant caractérisé en ce qu'il présente deux couleurs complémentaires distinctes à l'œil nu, une couleur en transmission et une couleur en rétrodiffusion et en ce que :

* les NP sont sous forme sphérique et présentent un diamètre allant de 70 à 100 nm environ, et de préférence allant de 75 à 90 nm environ, et

* ledit film présente une densité volumique allant de 0,5xl0 10 à 5,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film, et de préférence de Ι,ΟχΙΟ 10 à 3,0xl0 10 de NP/cm 3 environ pour 1 mm d'épaisseur E de film .

Le matériau de l'invention est un film homogène dans lequel les NP sont uniformément réparties. L'effet bichromatique est stable dans le temps.

Le film peut présenter une épaisseur E allant de 10 pm environ à 10 mm environ, et de préférence de 0,5 à 3 mm environ.

Il convient de noter que lorsque le film présente une épaisseur de 100 pm, soit une épaisseur dix fois plus faible que si son épaisseur était de 1 mm, sa densité volumique est dix fois plus élevée pour obtenir le même effet bichromatique, soit une densité allant de 0,5xlO n à 5,0xl0 n de NP/cm 3 environ pour 100 pm d'épaisseur E de film, et de préférence de Ι,ΟχΙΟ 11 à 3,0xl0 n de NP/cm 3 environ pour 100 pm d'épaisseur E de film . En d'autres termes, le film présente une densité volumique D v variant de Dvi = (0,5xl0 10 )/E NP/cm 3 environ à D v2 = (5,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ, et de préférence variant de D V i< = (l,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ à D v2 < = (3,0xl0 10 )/E NP/cm 3 environ, E étant l'épaisseur du film en mm . L'épaisseur E du film est de préférence sensiblement constante.

L'invention a pour troisième objet l'utilisation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé conforme au premier objet de l'invention ou conforme au deuxième objet de l'invention pour revêtir un substrat transparent ou translucide.

Le substrat transparent ou translucide peut être en verre, en vitro-céramique, en céramique, en papier cellulosique ou en matière plastique.

L'invention a pour quatrième objet l'utilisation d'un matériau bichromatique sous la forme d'un film translucide tel qu'obtenu selon le procédé conforme au premier objet de l'invention ou conforme au deuxième objet de l'invention comme moyen d'authentification (e.g . signature particulière, marquage évident ou marquage non évident), de décoration ou de protection.

Comme moyen d'authentification, il peut être utilisé :

- pour marquer des emballages dans le domaine de l'agroalimentaire, notamment lorsque le substrat est en plastique, ou

- pour résoudre des problèmes de falsification et de contrefaçon de pièces de paiement et de documents officiels puisque aucun système de photocopie ne permet la reproduction des effets bichromatiques dudit matériau, par exemple en marquant des papiers de sécurité.

Comme moyen de protection, le matériau bichromatique de l'invention peut s'avérer utile pour revêtir des fenêtres de maisons ou de voitures dans les pays chauds, de façon à ce qu'ils réfléchissent la chaleur tout en laissant passer la lumière à travers le verre, réduisant ainsi le besoin en climatisation.

II peut également être utilisé pour revêtir des lunettes de protection solaire ou des lunettes correctives.

Il peut être envisagé pour des écrans ou filtres de protection laser.

Comme moyen de décoration, le matériau bichromatique de l'invention peut également être utilisé dans le domaine du luxe, notamment pour décorer des flacons de parfum, des flacons de lotions cosmétiques ou des bijoux ; ou dans le domaine de la grande distribution pour décorer tout type d'objet transparent ou translucide, tels que des vases, des luminaires, etc..

EXEMPLES

Les matières premières utilisées dans les exemples sont listées ci-après :

- tétrachloroaurate de potassium KAuCI 4 , de pureté 99,995%, Sigma-AIdrich,

- eau distillée ultrapure, Milli-Q, de résistivité 18,2 ΜΩ-cm, Merck Millipore,

- tricitrate de sodium dihydraté, de pureté 99%, Sigma-AIdrich,

- alcool polyvinylique, de pureté 99%, de masse molaire 86000 g/mol, Sigma-AIdrich,

- poudre de gélatine, 24350.262, VWR, Prolabo.

Sauf indications contraires, tous les matériaux ont été utilisés tels que reçus des fabricants.

EXEMPLE 1

Fabrication d'un matériau bichromatique conforme à l'invention et tel qu'obtenu selon le procédé conforme à l'invention

1.1 Préparation de la suspension colloïdale aqueuse de germes d'or [étape AI du procédé conforme à l'invention]

Une solution aqueuse comprenant 9,45 mg de tétrachloroaurate de potassium dans 100 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée et portée à ébullition. La concentration en ion or [Au 3+ ] dans ladite solution aqueuse était de 0,25 mmol/l.

Une solution aqueuse comprenant 100 mg de tricitrate de sodium dans

10 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée. La concentration en tricitrate de sodium dans ladite solution aqueuse était de 34 mmol/l.

5 mL de la solution aqueuse de citrate de sodium ont été ajoutés aux 100 ml de solution aqueuse de tétrachloroaurate.

Le mélange résultant a été maintenu à ébullition jusqu'à la réduction complète de l'or (III) en or (0) (la solution devient rouge), puis il a été refroidi à température ambiante.

Une suspension colloïdale aqueuse de germes d'or sous forme sphérique et présentant un diamètre de 15 nm environ a été obtenue et comprenait 2,4xl0 "4 mol/1 d'or.

La figure la montre les germes d'or obtenus à l'issue de l'étape A) par microscopie électronique à transmission (MET). Ils présentent un diamètre de 15 nm environ.

Les images obtenues par microscopie électronique en transmission dans la présente invention ont été effectuées à l'aide d'un microscope vendu sous la dénomination commerciale 100 CX II par la société JEOL.

La Figure lb montre un spectre UV-visible d'absorption d'une telle suspension colloïdale, obtenue à travers une cuve de 1 mm d'épaisseur. Ce spectre a été obtenu avec un spectromètre CARY 5000 de la société Agilent.

1.2 Préparation de la suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or [étape B) du procédé conforme à l'invention]

Une solution aqueuse comprenant 3,78 mg de tétrachloroaurate de potassium dans 10 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée et portée à ébullition. La concentration en ion or [Au 3+ ] dans ladite solution aqueuse était de 1 mmol/l .

1 ml de la suspension colloïdale aqueuse de germes d'or telle que préparée à l'exemple 1.1 ci-dessus a été ajoutée à la solution aqueuse de tétrachloroaurate.

Le rapport molaire nombre de moles d'ion or Au 3+ de la solution aqueuse /nombre de moles d'or Au 0 de la solution aqueuse de germes d'or était de 41,7.

150 pL de la solution aqueuse de citrate de sodium précédemment préparée à l'exemple 1.1 ont été ajoutés à la solution aqueuse de tétrachloroaurate et de germes d'or.

Le mélange résultant a été maintenu à ébullition jusqu'à la réduction complète de l'or (III) en or (0) (la solution devient brune/violette), puis il a été refroidi à température ambiante.

Une suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or monodisperses sous forme sphérique et présentant un diamètre de 85 nm environ a été obtenue et comprenait 0,92 mmol/l d'or.

La figure 2a montre les nanoparticules d'or obtenues à l'issue de l'étape B) par microscopie électronique en transmission (MET).

La figure 2b montre un spectre UV-visible de ces NP. Elles présentent un diamètre de 85 nm environ.

1.3 Préparation d'un matériau bichromatique conforme à l'invention

Une solution aqueuse comprenant 4,4 g d'alcool polyvinylique PVA dans 100 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée.

La concentration molaire en PVA dans la solution aqueuse était de

1 mol/1.

Puis, dans un cristallisoir de diamètre 3 cm, 2 ml de la suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or telle que préparée à l'exemple 1.2 ci-dessus a été mélangé avec 3 ml de ladite solution aqueuse de PVA. La hauteur H de la suspension colloïdale résultante dans le cristallisoir était de 8 mm .

La concentration en or dans le mélange était de 0,37 mmol/l.

La concentration molaire en PVA dans le mélange était de 0,6 mol/1.

Puis le mélange a été placé dans une étuve à 70°C jusqu'à évaporation complète de l'eau (10 heures environ).

Le film obtenu présentait une épaisseur E de 90 pm environ.

Le film présentait une densité volumique de l,2xlO n NP/cm 3 pour 90 pm d'épaisseur E de film, ce qui correspond à une densité volumique de l,08xl0 10 NP/cm 3 pour 1 mm d'épaisseur E de film. Le film obtenu présentait un coefficient de transmission optique de 32% environ, mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel à 490 nm .

La figure 3 montre le film qui est de couleur bleu en transmission (figure 3a) et orange en rétrodiffusion (figure 3b).

EXEMPLE 2

Fabrication d'un matériau bichromatique conforme à l'invention et tel qu'obtenu selon le procédé conforme à l'invention

Une solution aqueuse comprenant 10 g de gélatine dans 20 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée.

Puis, dans un cristallisoir de diamètre 3 cm, 3 ml de la suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or telle que préparée à l'exemple 1.2 ci-dessus a été mélangé avec 2 ml de ladite solution aqueuse de gélatine. La hauteur H de la suspension colloïdale résultante dans le cristallisoir était de 5 mm .

La concentration en or dans le mélange était de 0,37 de mmol/l.

Puis le mélange a été placé dans une étuve à 70°C jusqu'à évaporation complète de l'eau (10 heures environ).

Le film obtenu présentait une épaisseur E de 2 mm environ.

Le film présentait une densité volumique de Ι, ΙχΙΟ 10 NP/cm 3 pour 2 mm d'épaisseur E de film, ce qui correspond à une densité volumique de 2,2xl0 10 NP/cm 3 pour 1 mm d'épaisseur E de film .

Le film obtenu présentait un coefficient de transmission optique de 20% environ, mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel à 490 nm .

La figure 4 montre le film qui est de couleur bleu en transmission (figure 4a) et orange en rétrodiffusion (figure 4b).

EXEMPLE 3 COMPARATIF

Fabrication d'un matériau non conforme à l'invention

Une solution aqueuse comprenant 6,8 mg de tétrachloroaurate de potassium dans 20 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée et portée à ébullition. La concentration en ion or [Au 3+ ] dans ladite solution aqueuse était de 0,9 mmol/l.

Une solution aqueuse comprenant 100 mg de tricitrate de sodium dans 10 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée. La concentration en tricitrate de sodium dans ladite solution aqueuse était de 34 mmol/l.

0,8 ml de la solution aqueuse de citrate de sodium ont été ajoutés aux 20 ml de solution aqueuse de tétrachloroaurate.

Le mélange résultant a été maintenu à ébullition jusqu'à la réduction complète de l'or (III) en or (0) (la solution devient brun-rouge), puis il a été refroidi à température ambiante.

Une suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or a été obtenue et comprenait 0,86 mmol/l d'or.

La figure 5a montre lesdites nanoparticules d'or par microscopie électronique à transmission (MET). Elles sont grossièrement sphériques et présentent un diamètre de 30 nm environ.

Une solution aqueuse comprenant 4,4 g d'alcool polyvinylique PVA dans 100 ml d'eau distillée ultrapure a été préparée.

La concentration molaire en PVA dans la solution aqueuse était de 1 mol/1.

Puis, dans un cristallisoir de diamètre 3 cm, 2 ml de la suspension colloïdale aqueuse de nanoparticules d'or telle que préparée ci-dessus a été mélangé avec 3 ml de ladite solution aqueuse de PVA. La hauteur H de la solution résultante dans le cristallisoir était de 5 mm. La concentration en or dans le mélange était de 0,35 mmol/l.

La concentration molaire en PVA dans le mélange était de 0,6 mol/1.

Puis le mélange a été placé dans une étuve à 70°C jusqu'à évaporation complète de l'eau (10 heures environ).

Le film obtenu présentait une épaisseur E de 90 pm environ. Le film obtenu présentait un coefficient de transmission optique de 40% environ, mesuré par un spectromètre UV-visible conventionnel à 490 nm .

La figure 5b montre le film qui est de couleur violette aussi bien en transmission qu'en rétrodiffusion. L'effet bichromatique n'est donc pas observé.