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Title:
RUBBER COMPOSITION FOR TYRE COMPRISING A COUPLING AGENT WITH CYCLIC POLYSULPHIDE FUNCTION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2004/009695
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention concerns an elastomeric composition useable for making tyres, based on at least (i) one diene elastomer, (ii) one inorganic filler as reinforcing filler and (iii), as coupling agent (inorganic filler/diene elastomer), one organosilicon compound at least bifunctional capable of being grafted on the elastomer by means of a sulphur group with cyclic polysulphide function, of formula (I): $m(Z)Si $m(Y) (Z $m(Y) S)p $m(Y) A $m(Y) Q, wherein : Z is a linear or branched divalent binding group, enabling the cyclic polysulphide group to be bound to a silicon atom of the organosilicon compound ; p is equal to 0, 1 or 2 ; A represents a valence bond or a divalent saturated aleghatic hydrocarbon group ; Q represents a specific polysulphide carbocycle. The invention also concerns tyres and treads comprising such a composition.

Inventors:
ARAUJO DA SILVA JOSE CARLOS (FR)
BLANCHARD CHRISTIANE (FR)
MIGNANI GERARD (FR)
PAGANO SALVATORE (FR)
TARDIVAT JEAN-CLAUDE (FR)
Application Number:
PCT/EP2003/007528
Publication Date:
January 29, 2004
Filing Date:
July 11, 2003
Export Citation:
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Assignee:
MICHELIN SOC TECH (FR)
MICHELIN RECH TECH (CH)
ARAUJO DA SILVA JOSE CARLOS (FR)
BLANCHARD CHRISTIANE (FR)
MIGNANI GERARD (FR)
PAGANO SALVATORE (FR)
TARDIVAT JEAN-CLAUDE (FR)
International Classes:
C08K5/548; C08L21/00; (IPC1-7): C08K5/548; B60C1/00; C08L21/00
Foreign References:
US6350797B12002-02-26
US6222055B12001-04-24
US4100172A1978-07-11
Attorney, Agent or Firm:
Ribiere, Joël (SGD/LG/PI -F35 - Ladoux, Clermont-Ferrand Cedex 09, FR)
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Claims:
REVENDICATIONS
1. Composition élastomérique utilisable pour la fabrication de pneumatiques, à base d'au moins (i) un élastomère diénique, (ii) une charge inorganique à titre de charge renforçante et (iii), à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré à fonction polysulfure cyclique, de formule (I) : (I) Si (ZS) PAQ dans laquelle : _ Z est un groupe de liaison divalent, linéaire ou ramifié, permettant de relier le groupe polysulfure cyclique à un atome de silicium du composé organosilicié ; _ pestégal à 0, 1 ou 2 ; A représente un lien valentiel ou un groupe hydrocarboné aléghatique saturé divalent ; _ Q représente le groupe de formule : dans laquelle : le symbole B désigne un carbocycle saturé monoou polycyclique en CsCIs dans lequel un ou plusieurs des atomes de carbone peuvent être remplacés par un atome d'oxygène ou de soufre, les deux extrémités du pontSxétant liées à deux atomes de carbone contigus dudit carbocycle B ; les symboles =O désignent un atome d'oxygène qui peut constituer, avec l'un des atomes de S du pont Sx, un groupe sulfinyle >S=O ; _ x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 6 ; _ q représente un nombre égal à 0 ou 1.
2. Composition selon la revendication 1, A représentant un lien valentiel ou une chaîne alkylène en ClC8, de préférence en ClC4.
3. Composition selon les revendications 1 ou 2, B représentant un carbocycle aliphatique saturé monocyclique en Csc6 ou un carbocycle aliphatique saturé polycyclique en C5CI8 composé de noyaux monocycliques condensés deux à deux, dont au moins un noyau monocyclique est en CsC6.
4. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, la chaîne Sx, oxydée ou non, étant reliée à un noyau monocyclique en CsC6 représentant B ou faisant partie de B.
5. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, x étant compris dans un domaine de 2 à 4.
6. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, Z représentant un groupe hydrocarboné comportant de 1 à 18 atomes de carbone et éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes.
7. Composition selon la revendication 6, Z étant choisi parmi les alkylènes en. ClC18 et les arylènes en C6CI2,.
8. Composition selon la revendication 7, Z étant choisi parmi les alkylènes en ClC8, de préférence parmi méthylène, éthylène et propylène.
9. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, p étant égal à 0 ou 1, de préférence égal à 1.
10. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, l'élastomère diénique étant choisi dans le groupe constitué par les polybutadiènes, les polyisoprènes de synthèse, le caoutchouc naturel, les copolymères de butadiène, les copolymères d'isoprène et les mélanges de ces élastomères.
11. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, le taux de charge inorganique renforçante étant compris entre 10 et 200 pce (parties en poids pour cent d'élastomère) et le taux d'agent de couplage entre 1 et 20 pce.
12. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, le composé organosilicié étant un silanepolysulfure cyclique de formule : (RS) a R4 (3a) Si (ZS) pAQ dans laquelle : R4 représente un groupe hydrocarboné monovalent ; Rs représente l'hydrogène ou un groupe hydrocarboné monovalent, identique à ou différent de R4 ; a est un entier égal à 1, 2 ou 3.
13. Composition selon la revendication 12, le groupement Z représentant un alkylène en Cl C4 et les radicaux R4 et R5, identiques ou différents, un alkyle en ClC6.
14. Composition selon la revendication 13, Z étant le propylène, R4 et R5, identiques ou différents, étant choisis parmi méthyle et éthyle.
15. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, x étant égal à 3.
16. Composition selon l'une quelconque des revendications 12 à 14, Q étant choisi dans le groupe formé par les restes (Q1) à (Q5) ciaprès : (Q4) (Q5) où Rs représente un atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en ClC4, et q représente 0 ou 1.
17. Composition selon la revendication 16, Q étant choisi dans le groupe formé par les restes particuliers (Q6) et (Q7) ciaprès : (Q6) (Q7).
18. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 17, la quantité d'agent de couplage représentant entre 0,5% et 20% en poids par rapport à la quantité de charge inorganique renforçante.
19. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 18, la charge inorganique renforçante étant majoritairement de la silice.
20. Composition selon la revendication 19, la charge inorganique renforçante formant la totalité de la charge renforçante.
21. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 19, la charge inorganique renforçante étant utilisée en mélange avec du noir de carbone.
22. Composition selon la revendication 21, le noir de carbone étant présent à un taux compris entre 2 et 20 pce.
23. Composition selon l'une quelconque des revendications 10 à 22, l'élastomère diénique étant un copolymère de butadiènestyrène (SBR) ayant une teneur en styrène comprise entre 20% et 30% en poids, une teneur en liaisons vinyliques de la partie butadiénique comprise entre 15% et 65%, une teneur en liaisons trans1,4 comprise entre 20% et 75% et une température de transition vitreuse comprise entre20°C et55°C.
24. Composition selon la revendication 23, le SBR étant un SBR préparé en solution (SSBR), utilisé de préférence en mélange avec un polybutadiène.
25. Composition selon la revendication 24, le polybutadiène possédant plus de 90% de liaisons cis1,4.
26. Composition selon l'une quelconque des revendications 10 à 22, l'élastomère diénique étant un élastomère isoprénique, de préférence du caoutchouc naturel ou un polyisoprène cis 1,4 de synthèse.
27. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 26, caractérisée en ce qu'elle se trouve à l'état vulcanisé.
28. Procédé pour préparer une composition élastomérique utilisable pour la fabrication de pneumatiques, comportant les étapes suivantes : . incorporer à un élastomère diénique, dans un mélangeur, au moins : une chargé inorganique renforçante ; à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré, en malaxant thermomécaniquement le tout, en une ou plusieurs fois, jusqu'à atteindre une température maximale comprise entre 110°C et 190°C ; refroidir l'ensemble à une température inférieure à 100°C ; incorporer ensuite un système de réticulation ; malaxer le tout jusqu'à une température maximale inférieure à 120°C, caractérisé en ce que ledit groupe soufré comprend une fonction polysulfure cyclique et répond à la formule (I) : (I)Si (ZS) pAQ dans laquelle : Z est un groupe de liaison divalent, linéaire ou ramifié, permettant de relier le groupe polysulfure cyclique à un atome de silicium du composé organosilicié ; p est égal à 0, 1 ou 2 ; A représente un lien valentiel ou un groupe hydrocarboné aléghatique saturé divalent ; Q représente le groupe de formule : dans laquelle : le symbole B désigne un carbocycle saturé monoou polycyclique en CsCis dans lequel un ou plusieurs des atomes de carbone peuvent être remplacés par un atome d'oxygène ou de soufre, les deux extrémités du pontSxétant liées à deux atomes de carbone contigus dudit carbocycle B ; les symboles =O désignent un atome d'oxygène qui peut constituer, avec l'un des atomes de S du pont Sx, un groupe sulfinyle >S=O ; x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 6 ; q représente un nombre égal à 0 ou 1.
29. Utilisation d'une composition de caoutchouc conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 27 pour la fabrication de pneumatiques ou de produits semifinis destinés aux pneumatiques, ces produits semifinis étant choisis en particulier dans le groupe constitué par les bandes de roulement, les souscouches, les nappes d'armature de sommet, les flancs, les nappes d'armature de carcasse, les talons, les protecteurs, les chambres à air et les gommes intérieures étanches pour pneumatique sans chambre.
30. Pneumatique comportant une composition de caoutchouc conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 27.
31. Produit semifini pour pneumatique comportant une composition de caoutchouc conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 27, ce produit étant choisi en particulier dans le groupe constitué par les bandes de roulement, les souscouches, les nappes d'armature de sommet, les flancs, les nappes d'armature de carcasse, les talons, les protecteurs, les chambres à air et les gommes intérieures étanches pour pneu sans chambre.
32. Produit semifini selon la revendication 31, consistant en une bande de roulement de pneumatique.
33. Bande de roulement de pneumatique selon la revendication 32, comportant une composition de caoutchouc selon l'une quelconque des revendications 23 à 26.
34. Pneumatique comportant une bande de roulement selon la revendication 33.
35. Utilisation à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), dans une composition à base d'élastomère diénique renforcée par une charge inorganique destinée à la fabrication de pneumatiques, d'un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré, caractérisée en ce que ledit groupe soufré comprend une fonction polysulfure cyclique et répond à la formule (I) : (I)Si (ZS) pAQ dans laquelle : _ Z est un groupe de liaison divalent, linéaire ou ramifié, permettant de relier le groupe polysulfure cyclique à un atome de silicium du composé organosilicié ; p est égal à 0, 1 ou 2 ; A représente un lien valentiel ou un groupe hydrocarboné aléghatique saturé divalent ; _ Q représente le groupe de formule : dans laquelle : le symbole B désigne un carbocycle saturé monoou polycyclique en CsClg dans lequel un ou plusieurs des atomes de carbone peuvent être remplacés par un atome d'oxygène ou de soufre, les deux extrémités du pontSxétant liées à deux. atomes de carbone contigus dudit carbocycle B ; les symboles =0 désignent un atome d'oxygène qui peut constituer, avec l'un des atomes de S du pont Sx, un groupe sulfinyle >S=O ; _ x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 6 ; _ q représente un nombre égal à 0 ou 1.
Description:
COMPOSITION DE CAOUTCHOUC POUR PNEUMATIQUE COMPORTANT UN AGENT DE COUPLAGE A FONCTION POLYSULFURE CYCLIQUE La présente invention se rapporte aux compositions d'élastomères diéniques renforcées d'une charge blanche ou inorganique, destinées particulièrement à la fabrication de pneumatiques ou de produits semi-finis pour pneumatiques, notamment de bandes de roulement de ces pneumatiques.

Elle est plus particulièrement relative à l'utilisation, dans de telles compositions, d'agents de liaison pour le couplage de charges inorganiques renforçantes et d'élastomères diéniques.

On sait, d'une manière générale, que pour obtenir les propriétés de renforcement optimales conférées par. une charge, il convient que cette dernière soit présente dans la matrice élastomérique sous une forme finale qui soit à la fois la plus finement divisée possible et répartie de la façon la plus homogène possible. Or, de telles conditions ne peuvent être réalisées que dans la mesure où la charge présente une très bonne aptitude, d'une part à s'incorporer dans la matrice lors du mélange avec l'élastomère et à se désagglomérer, d'autre part à se disperser de façon homogène dans cette matrice.

De manière tout à fait connue, le noir de carbone présente de telles aptitudes, ce qui n'est en général pas le cas des charges inorganiques. En effet, pour des raisons d'affinités réciproques, les particules de charge inorganique ont une fâcheuse tendance, dans la matrice élastomérique, à s'agglomérer entre elles. Ces interactions ont pour conséquence néfaste de limiter la dispersion de la charge et donc les propriétés de renforcement à un niveau sensiblement inférieur à celui qu'il serait théoriquement possible d'atteindre si toutes les liaisons (charge inorganique/élastomère) susceptibles d'être créées pendant l'opération de mélangeage, étaient effectivement obtenues. Ces interactions tendent d'autre part à augmenter la viscosité à l'état cru des compositions de caoutchouc et donc à rendre leur mise en oeuvre ("processability") plus difficile qu'en présence de noir de carbone.

Depuis que les économies de carburant et la nécessité de protéger l'environnement sont devenues une priorité, il s'est avéré cependant nécessaire de produire des pneumatiques ayant une résistance au roulement réduite, sans pénalisation de leur résistance à l'usure. Ceci a été rendu possible notamment grâce à la découverte de nouvelles compositions de caoutchouc renforcées de charges inorganiques spécifiques qualifiées de"renforçantes", capables de rivaliser du point de vue renforçant avec un noir de carbone conventionnel de grade pneumatique, tout en offrant à ces compositions une hystérèse plus faible, synonyme d'une plus basse résistance au roulement pour les pneumatiques les comportant, ainsi que des propriétés d'adhérence élevées sur sol mouillé, enneigé ou verglacé.

De telles compositions de caoutchouc, comportant des charges inorganiques renforçantes par exemple du type silices ou alumines, ont par exemple été décrites dans les brevets ou demandes de brevet EP 501 227 ou US 5 227 425, EP 735 088 ou US 5 852 099, EP 810 258 ou US 5 900 449, EP 881 252, W099/02590, W099/06480, WO00/05300, WO00/05301, W002/10269.

On citera en particulier les documents EP 501 227, EP 735 088 ou EP 881 252 qui divulguent des compositions de caoutchouc diénique renforcées de silices précipitées à haute dispersibilité, de telles compositions permettant de fabriquer des bandes de roulement ayant une résistance au roulement nettement améliorée, sans affecter les autres propriétés en particulier celles d'adhérence, d'endurance et de résistance à l'usure. De telles compositions présentant un tel compromis de propriétés contradictoires sont également décrites dans la demande EP 810 258, avec, à titre de charges inorganiques renforçantes, des alumines spécifiques à dispersibilité élevée.

L'utilisation de ces charges inorganiques spécifiques, hautement dispersibles, a certes réduit les difficultés de mise en oeuvre à l'état cru des compositions de caoutchouc les contenant, mais cette mise en oeuvre reste néanmoins plus difficile que pour les compositions chargées conventionnellement de noir de carbone.

En particulier, il est nécessaire d'utiliser un agent de couplage, encore appelé agent de liaison, qui a pour fonction d'assurer la liaison entre la surface des particules de charge inorganique et l'élastomère, tout en facilitant la dispersion de cette charge inorganique au sein de la matrice élastomérique.

Par agent de"couplage" (charge inorganique/élastomère), on entend de manière connue un composé apte à établir une connexion suffisante, de nature chimique et/ou physique, entre la charge inorganique et l'élastomère diénique ; un tel agent de couplage, au moins bifonctionnel, a par exemple comme formule générale simplifiée « Y-T-X », dans laquelle : - Y représente un groupe fonctionnel (fonction"Y") qui est capable de se lier physiquement et/ou chimiquement à la charge inorganique, une telle liaison pouvant être établie, par exemple, entre un atome de silicium de l'agent de couplage et les groupes hydroxyle (OH) de surface de la charge inorganique (par exemple les silanols de surface lorsqu'il s'agit de silice) ; - X représente un groupe fonctionnel (fonction"X") capable de se lier physiquement et/ou chimiquement à l'élastomère diénique, par exemple par l'intermédiaire d'un atome de soufre ; T représente un groupe organique divalent permettant de relier Y et X.

Les agents de couplage ne doivent en particulier pas être confondus avec de simples agents de recouvrement de charge inorganique qui de manière connue peuvent comporter la fonction Y active vis-à-vis de la charge inorganique mais sont dépourvus de la fonction X active vis-à-vis de l'élastomère diénique.

Des agents de couplage, notamment (silice/élastomère diénique), ont été décrits dans de nombreux documents, les plus connus étant des organosilanes bifonctionnels porteurs de trois. fonctions organoxysilyle (notamment alkoxysilyle) à titre de fonction Y, et, à titre de fonction X, d'au moins une fonction capable de réagir avec l'élastomère diénique telle que notamment un groupe fonctionnel soufré (i. e., comportant du soufre).

Ainsi, il a été proposé dans les demandes de brevet FR 2 094 859 ou GB 1 310 379 d'utiliser un agent de couplage mercaptoalkoxysilane pour la fabrication de bandes de roulement de pneumatiques. Il fut rapidement mis en évidence et il est aujourd'hui bien connu que les mercaptoalkoxysilanes sont susceptibles de procurer d'excellentes propriétés de couplage silice/élastomère, mais que l'utilisation industrielle de ces agents de couplage n'est pas possible en raison de la très forte réactivité des fonctions soufrées type thiols-SH (fonctions "X") conduisant très rapidement au cours de la préparation des compositions de caoutchouc, dans un mélangeur interne, à des vulcanisations prématurées encore appelées"grillage" ("scorching't), à des viscosités à l'état cru très élevées, en fin de compte à des compositions de caoutchouc quasiment impossibles à travailler et à mettre en oeuvre industriellement. Pour illustrer ce problème, on peut citer par exemple les documents FR 2 206 330, US 3 873 489, US 4 002 594.

Pour remédier à cet inconvénient, il a été proposé de remplacer ces mercaptoalkoxysilanes par des alkoxysilanes polysulfures, notamment des polysulfures de bis- (alkoxylsilylpropyle) tels que décrits dans de très nombreux documents (voir par exemple FR 2 149 339, FR 2 206 330, US 3 842 111, US 3 873 489, US 3 997 581). Parmi ces polysulfures, doit être cité notamment le tétrasulfure de bis 3-triéthoxysilylpropyle (en abrégé TESPT) ou le sulfure de bis 3-triéthoxysilylpropyle (en abrégé TESPD).

Ces alkoxysilanes polysulfurés, en particulier le TESPT, sont généralement considérés comme les produits apportant, pour des vulcanisats comportant une charge inorganique renforçante, en particulier de la silice, le meilleur compromis en termes de sécurité au grillage, de facilité de mise en oeuvre et de pouvoir renforçant. Ils sont à ce titre les agents de couplage les plus utilisés aujourd'hui dans les compositions de caoutchouc pour pneumatiques.

Or, les Demanderesses ont découvert lors de leurs recherches que certains agents de couplage spécifiques, porteur d'un groupe polysulfure cyclique particulier, permettent, de manière inattendue, d'obtenir un compromis de propriétés amélioré.

Ces agents de couplage sont des composés organosiliciés qui ont comme caractéristique essentielle d'être porteurs, à titre de fonction X, d'un groupe fonctionnel polysulfure cyclique particulier. Ils ne posent pas par ailleurs les problèmes précités de grillage prématuré et ceux de mise en oeuvre liés à une viscosité trop importante des compositions de caoutchouc à l'état cru, inconvénients posés notamment par les mercaptosilanes.

En conséquence, un premier objet de l'invention concerne une composition élastomérique utilisable pour la fabrication de pneumatiques, comportant au moins, comme constituants de base, (i) un élastomère diénique, (ii) une charge inorganique à titre de charge renforçante et (iii), à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe polysulfure cyclique, de formule : (I)--Si- (Z-S) p-A-Q

dans laquelle : - Z est un groupe de liaison divalent, linéaire ou ramifié, permettant de relier le groupe polysulfure cyclique à un atome de silicium du composé organosilicié ; - p est égal à 0,1 ou 2 ; - A représente un lien valentiel ou un groupe hydrocarboné aléghatique saturé divalent ; - Q représente le groupe de formule : dans laquelle : - le symbole B désigne un carbocycle saturé mono-ou polycyclique en Cs-Cig dans lequel un ou plusieurs des atomes de carbone peuvent être remplacés par un atome d'oxygène ou de soufre, les deux extrémités du pont-Sx-étant liées à deux atomes de carbone contigus dudit carbocycle B ; - les symboles =O désignent un atome d'oxygène qui peut constituer, avec l'un des atomes de S du pont Sx, un groupe sulfinyle >S=O ; - x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 6 ; - q représente un nombre égal à 0 ou 1.

L'invention a également pour objet l'utilisation d'une composition de caoutchouc conforme à l'invention pour la fabrication de pneumatiques ou pour la fabrication de produits semi-finis destinés à de tels pneumatiques, ces produits semi-finis étant choisis en particulier dans le groupe constitué par les bandes de roulement, les sous-couches destinées par exemple à être placées sous ces bandes de roulement, les nappes d'armature de sommet, les flancs, les nappes d'armature de carcasse, les talons, les protecteurs, les chambres à air et les gommes intérieures étanches pour pneu sans chambre.

L'invention a d'autre part pour objet ces pneumatiques et ces produits semi-finis eux-mêmes, lorsqu'ils comportent une composition élastomérique conforme à l'invention, ces pneumatiques étant destinés à équiper des véhicules de tourisme, véhicules 4x4 (à 4 roues motrices), SUV ("Sport Utility Vehicles"), deux roues (notamment vélos ou motos), comme des véhicules industriels choisis parmi camionnettes,"Poids-lourd"-i. e., métro, bus, engins de transport routier (camions, tracteurs, remorques), véhicules hors-la-route-, engins agricoles ou de génie civil, avions, autres véhicules de transport ou de manutention.

L'invention concerne en particulier les bandes de roulement de pneumatiques, ces bandes de roulement pouvant être utilisées lors de la fabrication de pneumatiques neufs ou pour le rechapage de pneumatiques usagés ; grâce aux compositions de l'invention, ces bandes de roulement présentent à la fois une faible résistance au roulement, une très bonne adhérence et une résistance élevée à l'usure.

L'invention concerne également un procédé de préparation d'une composition de caoutchouc utilisable pour la fabrication de pneumatiques, un tel procédé comportant les étapes suivantes : incorporer à un élastomère diénique, dans un mélangeur, au moins : - une charge inorganique renforçante ; à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré, en malaxant thermomécaniquement le tout, en une ou plusieurs fois, jusqu'à atteindre une température maximale comprise entre 110°C et 190°C ; refroidir l'ensemble à une température inférieure à 100°C ; incorporer ensuite un système de réticulation ; malaxer le tout jusqu'à une température maximale inférieure à 120°C, et étant caractérisé en ce que ledit groupe soufré répond à la formule (I) précitée.

L'invention a d'autre part pour objet l'utilisation comme agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), dans une composition à base d'élastomère diénique renforcée par une charge inorganique destinée à la fabrication de pneumatiques, d'un composé organosilicié au moins bifonctionnel, greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré à fonction polysulfure cyclique répondant à la formule (I) précitée.

L'invention ainsi que ses avantages seront aisément compris à la lumière de la description et des exemples de réalisation qui suivent, ainsi que de la figure unique relative à ces exemples qui représente des rhéogrammes (courbes de cuisson) pour des compositions de caoutchouc diénique, conformes ou non à l'invention.

I. MESURES ET TESTS UTILISES Les compositions de caoutchouc sont caractérisées avant et après cuisson, comme indiqué ci- après.

A) Rhéométrie : Les mesures sont effectuées à 150°C avec un rhéomètre à chambre oscillante, selon la norme DIN 53529-partie 3 (juin 1983). L'évolution du couple rhéométrique en fonction du temps décrit l'évolution de la rigidification de la composition par suite de la réaction de vulcanisation. Les mesures sont traitées selon la norme DIN 53529-partie 2 (mars 1983) : ti est le délai d'induction, c'est-à-dire le temps nécessaire au début de la réaction de vulcanisation ; tel (par exemple tgo ou tgg) est le temps nécessaire pour atteindre une conversion de a%, c'est-à-dire a% (par exemple 90% ou 99%, respectivement) de l'écart entre les couples minimum et maximum. On mesure également la constante de vitesse de conversion notée K (exprimée en min-'), d'ordre 1, calculée entre 30% et 80% de conversion, qui permet d'apprécier la cinétique de vulcanisation.

B) Essais de traction : On mesure les contraintes à la rupture (en MPa) et les allongements à la rupture (en %), conformément à la norme française NF T 46-002 (septembre 1988). Toutes les mesures sont effectuées dans les conditions normales de température (232°C) et d'hygrométrie (505% d'humidité relative), selon la norme française NF T 40-101 (décembre 1979).

II. CONDITIONS DE REALISATION DE L'INVENTION Les compositions de caoutchouc selon l'invention sont à base d'au moins chacun des constituants suivants : (i) (au moins) un élastomère diénique, (ii) (au moins) une charge inorganique à titre de charge renforçante, (iii) (au moins) un composé organosilicié spécifique en tant qu'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique).

Bien entendu, par l'expression composition"à base de", il faut entendre une composition comportant le mélange et/ou le produit de réaction in situ des différents constituants utilisés, certains de ces constituants de base étant susceptibles de, ou destinés à réagir entre eux, au moins en partie, lors des différentes phases de fabrication de la composition, notamment au cours de sa vulcanisation.

11-1. Elastomère diénique Par élastomère ou caoutchouc"diénique", on entend de manière connue un élastomère issu au moins en partie (i. e. un homopolymère ou un copolymère) de monomères diènes (monomères porteurs de deux doubles liaisons carbone-carbone, conjuguées ou non).

De manière générale, on entend ici par élastomère diénique"essentiellement insaturé"un élastomère diénique issu au moins en partie de monomères diènes conjugués, ayant un taux de motifs ou unités d'origine diénique (diènes conjugués) qui est supérieur à 15% (% en moles).

C'est ainsi, par exemple, que des élastomères diéniques tels que les caoutchoucs butyle ou les copolymères de diènes et d'alpha-oléfines type EPDM n'entrent pas dans la définition précédente et peuvent être notamment qualifiés d'élastomères diéniques"essentiellement saturés" (taux de motifs d'origine diénique faible ou très faible, toujours inférieur à 15%).

Dans la catégorie des élastomères diéniques"essentiellement insaturés", on entend en particulier par élastomère diénique"fortement insaturé"un élastomère diénique ayant un taux de motifs d'origine diénique (diènes conjugués) qui est supérieur à 50%.

Ces définitions étant données, on entend plus particulièrement par élastomère diénique susceptible d'être mis en oeuvre dans les compositions conformes à l'invention :

(a) -tout homopolymère obtenu par polymérisation d'un monomère diène conjugué ayant de 4 à 12 atomes de carbone ; (b) -tout copolymère obtenu par copolymérisation d'un ou plusieurs diènes conjugués entre eux ou avec un ou plusieurs composés vinyle aromatique ayant de 8 à 20 atomes de carbone ; (c) -un copolymère ternaire obtenu par copolymérisation d'éthylène, d'une a-oléfine ayant 3 à 6 atomes de carbone avec un monomère diène non conjugué ayant de 6 à 12 atomes de carbone, comme par exemple les élastomères obtenus à partir d'éthylène, de propylène avec un monomère diène non conjugué du type précité tel que notamment l'hexadiène- 1,4, l'éthylidène norbornène, le dicyclopentadiène ; (d) -un copolymère d'isobutène et d'isoprène (caoutchouc butyle), ainsi que les versions halogénées, en particulier chlorées ou bromées, de ce type de copolymère.

Bien qu'elle s'applique à tout type d'élastomère diénique, l'homme du métier du pneumatique comprendra que la présente invention, en particulier lorsque la composition de caoutchouc est destinée à une bande de roulement de pneumatique, est en premier lieu mise en oeuvre avec des élastomères diéniques essentiellement insaturés, en particulier du type (a) ou (b) ci-dessus.

A titre de diènes conjugués conviennent notamment le butadiène-1,3, le 2-méthyl-1, 3- butadiène, les 2,3-di (alkyle en CI-C5)-1, 3-butadiènes tels que par exemple le 2, 3-diméthyl- 1,3-butadiène, le 2, 3-diéthyl-1, 3-butadiène, le 2-méthyl-3-éthyl-1, 3-butadiène, le 2-méthyl-3- isopropyl-1, 3-butadiène, un aryl-1, 3-butadiène, le 1,3-pentadiène, le 2, 4-hexadiène. A titre de composés vinyle-aromatiques conviennent par exemple le styrène, l'ortho-, méta-, para- méthylstyrène, le mélange commercial"vinyle-toluène", le para-tertiobutylstyrène, les méthoxystyrènes, les chlorostyrènes, le vinylmésitylène, le divinylbenzène, le vinylnaphtalène.

Les copolymères peuvent contenir entre 99% et 20% en poids d'unités diéniques et entre 1% et 80% en poids d'unités vinyle-aromatiques. Les élastomères peuvent avoir toute microstructure qui est fonction des conditions de polymérisation utilisées, notamment de la présence ou non d'un agent modifiant et/ou randomisant et des quantités d'agent modifiant et/ou randomisant employées. Les élastomères peuvent être par exemple à blocs, statistiques, séquencés, microséquencés, et être préparés en dispersion ou en solution ; ils peuvent être couplés et/ou étoilés ou encore fonctionnalisés avec un agent de couplage et/ou d'étoilage ou de fonctionnalisation.

A titre préférentiel conviennent les polybutadiènes et en particulier ceux ayant une teneur en unités-1,2 comprise entre 4% et 80% ou ceux ayant une teneur en cis-1,4 supérieure à 80%, les polyisoprènes, les copolymères de butadiène-styrène et en particulier ceux ayant une teneur en styrène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement entre 20% et 40%, une teneur en liaisons-1,2 de la partie butadiénique comprise entre 4% et 65%, une teneur en liaisons trans-1,4 comprise entre 20% et 80%, les copolymères de butadiène-isoprène et notamment ceux ayant une teneur en isoprène comprise entre 5% et 90% en poids et une température de transition vitreuse (Tg, mesurée selon norme ASTM D3418-82) de -40°C à-80°C, les copolymères isoprène-styrène et notamment ceux ayant une teneur en

styrène comprise entre 5% et 50% en poids et une Tg comprise entre-25°C et-50°C. Dans le cas des copolymères de butadiène-styrène-isoprène conviennent notamment ceux ayant une teneur en styrène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement comprise entre 10% et 40%, une teneur en isoprène comprise entre 15% et 60% en poids et plus particulièrement entre 20% et 50%, une teneur en butadiène comprise entre 5% et 50% en poids et plus particulièrement comprise entre 20% et 40%, une teneur en unités-1,2 de la partie butadiénique comprise entre 4% et 85%, une teneur en unités trans-1,4 de la partie butadiénique comprise entre 6% et 80%, une teneur en unités-1,2 plus-3,4 de la partie isoprénique comprise entre 5% et 70% et une teneur en unités trans-1,4 de la partie isoprénique comprise entre 10% et 50%, et plus généralement tout copolymère butadiène- styrène-isoprène ayant une Tg comprise entre-20°C et-70°C.

En résumé, de manière particulièrement préférentielle, l'élastomère diénique de la composition conforme à l'invention est choisi dans le groupe des élastomères diéniques fortement insaturés constitué par les polybutadiènes (BR), les polyisoprènes (IR), le caoutchouc naturel (NR), les copolymères de butadiène, les copolymères d'isoprène et les mélanges de ces élastomères. De tels copolymères sont plus préférentiellement choisis dans le groupe constitué par les copolymères de butadiène-styrène (SBR), les copolymères d'isoprène-butadiène (BIR), les copolymères d'isoprène-styrène (SIR) et les copolymères d'isoprène-butadiène-styrène (SBIR).

La composition conforme à l'invention est particulièrement destinée à une bande de roulement pour pneumatique, qu'il s'agisse d'un pneumatique neuf ou usagé (cas d'un rechapage).

Dans le cas d'un pneumatique pour véhicule tourisme, l'élastomère diénique est par exemple un SBR, qu'il s'agisse d'un SBR préparé en émulsion ("ESBR") ou d'un SBR préparé en solution ("SSBR"), ou d'un coupage (mélange) SBR/BR, SBR/NR (ou SBR/IR), ou encore BR/NR (ou BR/IR). Dans le cas d'un élastomère SBR, on utilise notamment un SBR ayant une teneur en styrène comprise entre 20% et 30% en poids, une teneur en liaisons vinyliques de la partie butadiénique comprise entre 15% et 65%, une teneur en liaisons trans-1,4 comprise entre 15% et 75% et une Tg comprise entre-20°C et-55°C. Un tel copolymère SBR, de préférence préparé en solution (SSBR), est éventuellement utilisé en mélange avec un polybutadiène (BR) possédant de préférence plus de 90% de liaisons cis-1,4.

Dans le cas d'un pneumatique pour véhicule utilitaire, notamment pour véhicule Poids-lourd, l'élastomère diénique est notamment un élastomère isoprénique ; par"élastomère isoprénique", on entend de manière connue un homopolymère ou un copolymère d'isoprène, en d'autres termes un élastomère diénique choisi dans le groupe constitué par le caoutchouc naturel (NR), les polyisoprènes de synthèse (IR), les différents copolymères d'isoprène et les mélanges de ces élastomères. Parmi les copolymères d'isoprène, on citera en particulier les copolymères d'isobutène-isoprène (caoutchouc butyle-IIR), d'isoprène-styrène (SIR), d'isoprène-butadiène (BIR) ou d'isoprène-butadiène-styrène (SBIR). Cet élastomère isoprénique est de préférence du caoutchouc naturel ou un polyisoprène cis-1,4 de synthèse ; parmi ces polyisoprènes de synthèse, sont utilisés de préférence des polyisoprènes ayant un taux (% molaire) de liaisons cis-1,4 supérieur à 90%, plus préférentiellement encore supérieur à 98%. Pour un tel

pneumatique pour véhicule utilitaire, l'élastomère diénique peut être aussi constitué, en tout ou partie, d'un autre élastomère fortement insaturé tel que, par exemple, un élastomère SBR.

Selon un autre mode de réalisation avantageux de l'invention, notamment lorsqu'elle est destinée à un flanc de pneumatique, la composition conforme à l'invention peut contenir au moins un élastomère diénique essentiellement saturé, en particulier au moins un copolymère EPDM, que ce copolymère soit par exemple utilisé ou non en mélange avec un ou plusieurs des élastomères diéniques fortement insaturés cités précédemment.

Les compositions de l'invention peuvent contenir un seul élastomère diénique ou un mélange de plusieurs élastomères diéniques, le ou les élastomères diéniques pouvant être utilisés en association avec tout type d'élastomère synthétique autre que diénique, voire avec des polymères autres que des élastomères, par exemple des polymères thermoplastiques.

II-2. Charge renforçante La charge blanche ou inorganique utilisée à titre de charge renforçante peut constituer la totalité ou une partie seulement de la charge renforçante totale, dans ce dernier cas associée par exemple à du noir de carbone.

De préférence, dans les compositions de caoutchouc conformes à l'invention, la charge inorganique renforçante constitue la majorité, c'est-à-dire plus de 50 % en poids de la charge renforçante totale, plus préférentiellement plus de 80 % en poids de cette charge renforçante totale.

Dans la présente demande, on entend par"charge inorganique renforçante", de manière connue, une charge inorganique ou minérale, quelles que soient sa couleur et son origine (naturelle ou de synthèse), encore appelée charge"blanche"ou parfois charge"claire"par opposition au noir de carbone, cette charge inorganique étant capable de renforcer à elle seule, sans autre moyen qu'un agent de couplage intermédiaire, une composition de caoutchouc destinée à la fabrication de pneumatiques, en d'autres termes capable de remplacer, dans sa fonction de renforcement, une charge conventionnelle de noir de carbone de grade pneumatique.

Préférentiellement, la charge inorganique renforçante est une charge minérale du type silice (SiO2) ou alumine (Al203), ou un mélange de ces deux charges.

La silice utilisée peut être toute silice renforçante connue de l'homme du métier, notamment toute silice précipitée ou pyrogénée présentant une surface BET ainsi qu'une surface spécifique CTAB toutes deux inférieures à 450 m2/g, de préférence de 30 à 400 m2/g. Les silices précipitées hautement dispersibles (dites"HDS") sont préférées, en particulier lorsque l'invention est mise en oeuvre pour la fabrication de pneumatiques présentant une faible résistance au roulement ; par silice hautement dispersible, on entend de manière connue toute silice ayant une aptitude importante à la désagglomération et à la dispersion dans une matrice élastomérique, observable de manière connue par microscopie électronique ou optique, sur

coupes fines. Comme exemples non limitatifs de telles silices hautement dispersibles préférentielles, on peut citer la silice Perkasil KS 430 de la société Akzo, la silice BV3380 de la société Degussa, les silices Zeosil 1165 MP et 1115 MP de la société Rhodia, la silice Hi- Sil 2000 de la société PPG, les silices Zeopol 8741 ou 8745 de la Société Huber, des silices précipitées traitées telles que par exemple les silices"dopées"à l'aluminium décrites dans la demande EP-A-0 735 088.

L'alumine renforçante utilisée préférentiellement est une alumine hautement dispersible ayant une surface BET allant de 30 à 400 m2/g, plus préférentiellement entre 60 et 250 m2/g, une taille moyenne de particules au plus égale à 500 nm, plus préférentiellement au plus égale à 200 nm, telle que décrite dans la demande EP-A-0 810 258 précitée. Comme exemples non limitatifs de telles alumines renforçantes, on peut citer notamment les alumines"Baikalox" "A125","CR125","D65CR"de la société Baïkowski.

L'état physique sous lequel se présente la charge inorganique renforçante est indifférent, que ce soit sous forme de poudre, de microperles, de granulés, de pellets, de billes ou toute autre forme densifiée. Bien entendu on entend également par charge inorganique renforçante des mélanges de différentes charges inorganiques renforçantes, en particulier de silices et/ou d'alumines hautement dispersibles telles que décrites ci-dessus.

Lorsque les compositions de caoutchouc de l'invention sont utilisées comme bandes de roulement de pneumatiques, la charge inorganique renforçante utilisée, en particulier s'il s'agit de silice, a de préférence une surface BET comprise entre 60 et 250 mug, plus préférentiellement comprise entre 80 et 200 m2/g.

La charge inorganique renforçante peut être également utilisée en coupage (mélange) avec du noir de carbone. Comme noirs de carbone conviennent tous les noirs de carbone, notamment les noirs du type HAF, ISAF, SAF, conventionnellement utilisés dans les pneumatiques et particulièrement dans les bandes de roulement des pneumatiques. A titre d'exemples non limitatifs de tels noirs, on peut citer les noirs N115, N134, N234, N339, N347, N375.

La quantité de noir de carbone présente dans la charge renforçante totale peut varier dans de larges limites, cette quantité de noir de carbone étant préférentiellement inférieure à la quantité de charge inorganique renforçante présente dans la composition de caoutchouc.

Dans les compositions conformes à l'invention, en particulier dans les bandes de roulement incorporant de telles compositions, on préfère utiliser, en faible proportion, un noir de carbone en association avec la charge inorganique renforçante, à un taux préférentiel compris entre 2 et 20 pce, plus préférentiellement compris dans un domaine de 5 à 15 pce. Dans les fourchettes indiquées, on bénéficie des propriétés colorantes (agent de pigmentation noire) et anti-UV des noirs de-carbone, sans pénaliser par ailleurs les performances typiques apportées par la charge inorganique renforçante, à savoir faible hystérèse (résistance au roulement diminuée) et adhérence élevée sur sol mouillé, enneigé ou verglacé.

De manière préférentielle, le taux de charge renforçante totale (charge inorganique renforçante plus noir de carbone le cas échéant) est compris entre 10 et 200 pce, plus préférentiellement entre 20 et 150 pce, l'optimum étant différent selon les applications visées ; en effet, le niveau de renforcement attendu sur un pneumatique vélo, par exemple, est de manière connue nettement inférieur à celui exigé sur un pneumatique apte à rouler à grande vitesse de manière soutenue, par exemple un pneu moto, un pneu pour véhicule de tourisme ou pour véhicule utilitaire tel que Poids lourd.

Pour les bandes de roulement de tels pneumatiques aptes à rouler à grande vitesse, la quantité de charge inorganique renforçante, en particulier s'il s'agit de silice, est de préférence comprise entre 30 et 140 pce, plus préférentiellement comprise dans un domaine de 50 à 120 pce.

Dans le présent exposé, la surface spécifique BET est déterminée de manière connue par adsorption de gaz à l'aide de la méthode de Brunauer-Emmett-Teller décrite dans"The Journal of the American Chemical Society"Vol. 60, page 309, février 1938, plus précisément selon la norme française NF ISO 9277 de décembre 1996 [méthode volumétrique multipoints (5 points) -gaz : azote-dégazage : lheure à 160°C-domaine de pression relativep/po : 0.05 à 0.17]. La surface spécifique CTAB est la surface externe déterminée selon la norme française NF T 45-007 de novembre 1987 (méthode B).

Enfin, l'homme du métier comprendra qu'à titre de charge équivalente de la charge inorganique renforçante décrite dans le présent paragraphe, pourrait être utilisée une charge organique renforçante, notamment un noir de carbone, recouvert au moins en partie d'une couche inorganique, par exemple de silice, nécessitant quant à elle l'utilisation d'un agent de couplage pour établir la liaison avec l'élastomère.

11-3. Agent de couplage (composé organosilicié) Comme expliqué précédemment, un agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique) est, de manière connue, porteur d'au moins deux fonctions, notées ici"Y"et"X", lui permettant de pouvoir se greffer, d'une part sur la charge inorganique renforçante au moyen de la fonction Y, par exemple un groupe hydroxyle ou un groupe hydrolysable, d'autre part sur l'élastomère diénique au moyen de la fonction X, par exemple une fonction soufrée.

Une caractéristique essentielle du composé organosilicié utilisé comme agent de couplage dans les compositions conformes à l'invention est que ce composé est greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré à fonction polysulfure cyclique, de formule : (I)---Si- (Z-S) p-A-Q dans laquelle : Z est un groupe de, liaison divalent, linéaire ou ramifié, permettant de relier le groupe polysulfure cyclique à un atome de silicium du composé organosilicié ; p est égal à 0, 1 ou 2 ; -A représente un lien valentiel ou un groupe hydrocarboné aléghatique saturé divalent ; -Q représente le groupe de formule :

dans laquelle : - le symbole B désigne un carbocycle saturé mono-ou polycyclique en C5-C, 8 dans lequel un ou plusieurs des atomes de carbone peuvent être remplacés par un atome d'oxygène ou de soufre, les deux extrémités du pont-Sx-étant liées à deux atomes de carbone contigus dudit carbocycle B ; les symboles =0 désignent un atome d'oxygène qui peut constituer, avec l'un des atomes de S du pont-Sx-, un groupe sulfinyle >S=O ; - x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 6 ; - q représente un nombre égal à 0 ou 1 ; Dans la formule (I) ci-dessus, p est de préférence égal à 0 ou 1, étant entendu que si p est égal à zéro alors q est de préférence égal à 1. Dans cette formule (I) et dans la description qui suit, p est choisi plus préférentiellement égal à 1.

Selon l'invention, dans le cas par exemple où x = 3 et q = 1, Q représente le groupe de formule. : qui désigne alors l'un des trois radicaux suivants, ou un mélange de ceux-ci dans des proportions quelconques : On rappelle ici que par composé"organosilicié" (ou"organosilicique") doit être entendu, par définition, un composé organique renfermant au moins une liaison Carbone-Silicium.

Dans la formule (I) ci-dessus, dans le cas où la voie de synthèse du composé considéré ne peut donner naissance qu'à une seule sorte de groupe polysulfuré, le nombre x est alors un nombre entier allant de 2 à 6, de préférence allant de 2 à 4. Mais l'homme du métier comprendra aisément que ce nombre peut être un nombre moyen fractionnaire lorsque la voie de synthèse donne naissance à un mélange de groupes polysulfurés ayant chacun un nombre d'atomes de soufre différent ; dans un tel cas, le groupe polysulfure cyclique synthétisé est en fait constitué

d'une distribution de polysulfures, allant du disulfure S2 à des polysulfures plus lourds, centrée sur une valeur moyenne (en mole) des"x" (nombre fractionnaire) allant de 2 à 6, plus préférentiellement de 2 à 4.

Le groupe divalent Z est choisi de préférence parmi les groupes hydrocarbonés aliphatiques, saturés ou insaturés, les groupes carbocycliques, saturés, insaturés ou/et aromatiques, monocycliques ou polycycliques, et les groupes présentant une partie hydrocarbonée aliphatique, saturée ou insaturée et une partie carbocyclique telle que définie ci-dessus.

Dans la présente description, on entend par groupe hydrocarboné aliphatique, un groupe linéaire ou ramifié, de préférence comprenant de 1 à 25 atomes de carbone, éventuellement substitué. Avantageusement, ledit groupe hydrocarboné aliphatique comprend de 1 à 12 atomes de carbone, mieux de 1 à 8 atomes de carbone, plus préférentiellement encore de 1 à 6 atomes de carbone.

A titre de groupe hydrocarboné aliphatique saturé, on peut citer les groupes alkyle tels que méthyle, éthyle, propyle, isopropyle, butyle, isobutyle, t-butyle, pentyle, isopentyle, néopentyle, 2-méthylbutyle, 1-éthylpropyle, hexyle, isohèxyle, néohexyle, 1-méthylpentyle, 3- méthylpentyle, 1,1-diméthylbutyle, 1,3-diméthylbutyle, 2-éthylbutyle, 1-méthyl-1- éthylpropyle, heptyle, 1-méthylhexyle, 1-propylbutyle, 4,4-diméthylpentyle, octyle, 1- méthylheptyle, 2-éthylhexyle, 5, 5-diméthylhexyle, nonyle, décyle, 1-méthylnonyle, 3,7- diméthyloctyle et 7,7-diméthyloctyle.

Les groupes hydrocarbonés aliphatiques insaturés utilisables comprennent une ou plusieurs insaturations, de préférence une, deux ou trois insaturations de type éthylénique (double liaison) ou/et acétylénique (triple liaison). Des exemples en sont les groupes alcényle ou alcynyle dérivant des groupes alkyle définis ci-dessus par élimination de deux atomes d'hydrogène, ou plus. De manière préférée, les groupes hydrocarbonés aliphatiques insaturés comprennent une seule insaturation.

Par radical carbocyclique, est entendu un radical monocyclique ou polycyclique, éventuellement substitué, de préférence en C3-C50. De façon avantageuse, il s'agit d'un radical en C3-C, 8 de préférence mono-, bi-ou tricyclique. Lorsque le radical carbocyclique comprend plus d'un noyau cyclique (cas des carbocycles polycycliques), les noyaux cycliques sont condensés deux à deux. Deux noyaux condensés peuvent être orthocondensés ou péricondensés. Le radical carbocyclique peut comprendre, sauf indications contraires, une partie saturée et/ou une partie aromatique et/ou une partie insaturée.

Des exemples de radicaux carbocycliques saturés sont les groupes cycloalkyle. De manière préférée, les groupes cycloalkyle sont en C3-CI8, mieux encore en CS-CIO. On peut citer notamment les radicaux cyclopentyle, cyclohexyle, cycloheptyle, cyclooctyle, adamantyle ou norbornyle.

Le carbocycle insaturé ou toute partie insaturée de type carbocyclique présente une ou plusieurs insaturation éthyléniques, de préférence une, deux ou trois. Il comporte

avantageusement de 6 à 50 atomes de carbone, mieux encore de 6 à 20, par exemple de 6 à 18 atomes de carbone.

Des exemples de carbocycles insaturés sont les groupes cycloalcényles en Cg-Clo. Des exemples de radicaux carbocycliques aromatiques sont les groupes aryle en C6-CI8 et notamment phényle, naphtyle, anthryle et phénanthryle.

Un groupe présentant à la fois une partie aliphatique hydrocarbonée et une partie carbocyclique telles que définies ci-dessus est, par exemple, un groupe arylalkyle tel que benzyle, ou un groupe alkylaryle tel que tolyle.

Les substituants des groupes ou parties aliphatiques hydrocarbonés et des groupes ou parties carbocycliques sont, par exemple, des groupes alkoxyles dans lesquels la partie alkyle est préférentiellement telle que définie ci-dessus.

Par groupe monovalent hydrolysable dont on a parlé supra à propos de la fonction Y, on entend des groupes tels que, par exemple : les atomes d'halogène, notamment le chlore ; les groupes-0-R'et-0-CO-R'où R'est choisi dans le groupe constitué par les groupes hydrocarbonés aliphatiques, saturés ou insaturés, les groupes carbocycliques, saturés, insaturés et/ou aromatiques, monocycliques ou polycycliques, les groupes présentant une partie hydrocarbonée aliphatique, saturée ou insaturée et une partie carbocyclique telle que définie ci-dessus, R'pouvant être éventuellement halogéné et/ou substitué par un ou plusieurs groupes alkoxyle ; les groupes-o-N=CR2R3 dans lesquels R2 et R3 prennent indépendamment l'une quelconque des significations données ci-dessus pour R1, R2 et R3 pouvant. être. halogénés ou/et éventuellement substitués par un ou plusieurs groupes alkoxyle ; les groupes- 0-NR2R3 dans lesquels W et R3 sont tels que définis ci-dessus.

Avantageusement, pareil groupe monovalent hydrolysable est un radical alkyle, linéaire ou ramifié, en Cl-C8 éventuellement halogéné et/ou éventuellement substitué par un ou plusieurs (Cl-C8) alkoxy ; acyloxy en C2-C9 éventuellement halogéné ou éventuellement substitué par un ou plusieurs (C-C8) alkoxy ; cycloalkyloxy en C5-Clo ; ou aryloxy en C6-CIg. A titre d'exemple, le groupe hydrolysable est méthoxy, éthoxy, n-propoxy, isopropoxy, n-butoxy, méthoxyméthoxy, éthoxyéthoxy, méthoxyéthoxy, p-chloropropoxy ou p-chloroéthoxy ou bien encore acétoxy.

Le groupe Z comporte de préférence de 1 à 18 atomes de carbone, il représente plus préférentiellement une chaîne alkylène, un groupe cycloalkylène saturé, un groupe arylène, ou un groupe divalent constitué d'une combinaison d'au moins deux de ces groupes. Il est plus préférentiellement choisi parmi les alkylènes en Cz-Cls et les arylènes en C6-Ci2 ; il peut être substitué ou interrompu par un ou plusieurs hétéroatomes, choisis en particulier parmi S, O et.

N. Encore plus préférentiellement, Z est un alkylène en CI-C8, mieux un alkylène en C1-C4, notamment méthylène, éthylène ou propylène, plus particulièrement le propylène.

Ainsi, selon un mode de réalisation préférentiel de l'invention, le groupe polysulfure cyclique répond à la formule (I) dans laquelle est vérifié (e) au moins l'une, de préférence l'ensemble des caractéristiques suivantes : _ Z représente un alkylène en Ci-Cis ou un arylène en C6-C12 ; _ p est égal à 0 ou 1 ; _ A représente un lien valentiel ou une chaîne alkylène en Cl-C8 ; _ B est choisi parmi-un carbocycle aliphatique saturé monocyclique en Cl-cl et un carbocycle aliphatique saturé polycyclique en Cs-Cls composé de noyaux monocycliques condensés deux à deux, dont au moins un noyau monocyclique est en C5-C6 ; _ x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 4 ; _ la chaîne -Sx-, oxydée ou non, est reliée à un noyau monocyclique en Cs-C6 représentant B ou faisant partie de B ; Selon un mode de réalisation plus préférentiel de l'invention, le groupe équipé d'un polysulfure cyclique répond à la formule (I) dans laquelle : _ Z représente un alkylène en Cl-C8 ; - p est égal à 0 ou 1 ; _ A représente un lien valentiel ou une chaîne alkylène en Cl-C4 ; _ x est un nombre égal à 3 ; _ Q est choisi dans le groupe formé par les restes (Q-1) à (Q-5) ci-après : (Q4) (Q5) où Rs représente un atome d'hydrogène ou un groupe alkyle en Cl-C4, et q représente 0 ou 1.

Selon un mode de réalisation encore plus préférentiel de l'invention, le groupe polysulfure cyclique répond à la formule (I) dans laquelle est vérifié (e) au moins l'une, encore plus préférentiellement l'ensemble des caractéristiques suivantes : _ Z est choisi parmi méthylène, éthylène et propylène ;

p est égal à 0 ou 1 ; -A représente un lien valentiel ou un radical divalent méthylène ou éthylène ; x est un nombre égal à 3 ; - Qest choisi dans le groupe formé par les restes particuliers (Q-6) et (Q-7) ci-après : (Q6) (Q7) dans lesquels q est égal à 0 ou 1.

L'homme du métier saura adapter la nature de la fonction Y au composé organosilicié particulier considéré sur lequel est greffé le groupe polysulfure cyclique, cette fonction Y pouvant être différente, par exemple un groupe hydroxyle ou hydrolysable, selon le type de composé organosilicié considéré, notamment un silane ou un polysiloxane polyfonctionnel.

L'homme de métier comprendra que, par l'expression"silane polyfonctionnel", on entend un silane porteur d'une part d'une fonction Y consistant dans un, deux ou trois groupe (s) hydroxyle ou groupe (s) monovalent (s) hydrolysable (s) relié (s) à un atome de silicium, et d'autre part d'une fonction X consistant dans un groupe polysulfure cyclique de formule (I).

L'homme de métier comprendra aussi que, par l'expression"polysiloxane polyfonctionnel", on entend un polysiloxane porteur, dans la chaîne et/ou en bout (s) de chaîne, à titre de fonction Y, d'au moins un motif siloxyle équipé d'un, deux ou trois groupe (s) OH ou groupe (s) monovalent (s) hydrolysable (s), et, à titre de fonction X, d'au moins un motif siloxyle équipé d'un groupe polysulfure cyclique de formule (I).

Sans que ce mode de réalisation soit limitatif, le composé organosilicié de formule (I) est de préférence un composé silane porteur, à titre de fonction Y, d'un ou plusieurs (maximum égal à 3) groupes (OR) fixés sur un atome de Silicium, R représentant l'hydrogène ou un groupe hydrocarboné monovalent, linéaire ou ramifié (notamment alkyle).

Ainsi, à titre de composé organosilicié convenant particulièrement à l'invention, peut être utilisé tout préférentiellement un silane-polysulfure cyclique répondant à la formule générale : (il) (R'O) a W (3-a) si'- (Z-S) p-A Q dans laquelle : -R4 représente un groupe hydrocarboné monovalent ; -Rs représente l'hydrogène ou un groupe hydrocarboné monovalent, identique à ou différent de R4 ; - a est un entier égal à 1, 2 ou 3 ;

Z, p, A et Q ont les significations et valeurs (principales ou préférentielles) données précédemment, p étant plus préférentiellement égal ai.

L'homme du métier comprendra aisément qu'un tel composé organosilicié bifonctionnel de formule (II) comporte une (première) fonction"Y" [symbolisée par les 1 à 3 groupes (OR5) fixés à l'atome de Silicium] reliée au groupe fonctionnel polysulfure cyclique de formule (I) [ (seconde) fonction"X"].

Les radicaux R4 et R5, identiques ou différents, sont des groupes hydrocarbonés choisis notamment parmi les groupes hydrocarbonés aliphatiques, saturés ou insaturés, les groupes carbocycliques, saturés, insaturés ou/et aromatiques, monocycliques ou polycycliques, et les groupes présentant une partie hydrocarbonée aliphatique, saturée ou insaturée, et une partie carbocyclique telle que définie ci-dessus, comportant de préférence de 1 à 18 atomes de carbone, ces différents groupes pouvant être substitués ou non substitués.

Les radicaux R4, identiques ou différents s'ils sont plusieurs, représentent de préférence un alkyle, un cycloalkyle ou un aryle. Il sont plus préférentiellement choisis dans le groupe constitué par les alkyles en CI-C8, les cycloalkyles en Cl-calo (notamment cyclohexyle) et phényle. Plus préférentiellement encore, R est choisi dans le groupe constitué par les alkyles en Cl-C6 (notamment méthyle, éthyle, propyle, isopropyle).

Les radicaux R5, identiques ou différents s'ils sont plusieurs, représentent de préférence un alkyle, un cycloalkyle, un acyle ou un aryle. Ils sont plus préférentiellement choisis dans le groupe constitué par les alkyles en Cl-Cs, éventuellement halogénés et/ou éventuellement substitués par un ou plusieurs (C2-Cs) alkoxy, les acyles en C2-Cg, éventuellement halogénés et/ou éventuellement substitués par un ou plusieurs (C2-Cg) alkoxy, les cycloalkyles en Cs-Cio et les aryles en C6-Cis. Plus préférentiellement encore, R est choisi dans le groupe constitué par les alkyles en CI-C8 (notamment méthyle, éthyle, n-propyle, isopropyle, n-butyle, ß- cloropropyle, p-cloroéthyle), éventuellement substitués par un ou plusieurs (C2-C8) alkoxy (notamment méthoxy, éthoxy, propoxy, isopropoxy), les cycloalkyles en Cs-Clo et phényle.

Selon le meilleur mode de réalisation connu, R4 et R5, identiques ou différents, sont choisis tous deux (si a 3) parmi les alkyles en Ci-C4, en particulier parmi méthyle et éthyle.

A titre de composés organosiliciés plus préférentiels utilisables dans les compositions de l'invention, on citera notamment les silanes-polysulfure de formule (II) dans lesquelles le groupement Z représentent un alkylène en Cl-C4, notamment méthylène, éthylène ou propylène (plus préférentiellement encore le propylène), les radicaux R4 et R5, identiques ou différents, représentant plus préférentiellement un alkyle en Cl-Ç3, en particulier méthyle ou éthyle, et plus particulièrement, parmi ces composés, les silanes pour lesquels x est égal à 3.

Ainsi, parmi ces composés plus préférentiels de formule (II), on citera plus particulièrement les alkoxysilanes-polysulfure dans lesquels : - R4 et Rs sont tous deux choisis dans le groupe constitué par les alkyles en Cl-C6 ;

_ Z est choisi parmi les alkylènes en Cl-C4 ; _ p est égal à 0 ou 1, plus préférentiellement égal à 1 ; -A représente un lien valentiel ou une chaîne alkylène en Cl-C8 ; _ B est choisi parmi un carbocycle aliphatique saturé monocyclique en C5-C6 et un carbocycle aliphatique saturé polycyclique en Cs-Cis composé de noyaux monocycliques condensés deux à deux, dont au moins un noyau monocyclique est en Cs-C6 ; _ x est un nombre entier ou fractionnaire allant de 2 à 4 ; la chaîne-Sx-, oxydée ou non, est reliée à un noyau monocyclique en Cs-C6 représentant B ou faisant partie de B.

Encore plus préférentiellement, on citera les alkoxysilanes-polysulfure de formule (II) dans lesquels : - R4 et Rs sont tous deux choisis parmi méthyle, éthyle, propyle, isopropyle ; - Z est choisi parmi méthylène, éthylène et propylène ; _ p est égal à 0 ou 1, plus préférentiellement égal à 1 ; _ A représente un lien valentiel ou une chaîne alkylène en C1-C4; x égal à 3 ; -Q est choisi dans le groupe formé par les restes (Q-1) à (Q-5) où Rs représente un atome d'hydrogène ou un alkyle'en Cl-C4) et q représente 0 ou 1, q étant plus préférentiellement choisi égal à 1 lorsque p est égal à 0.

Ainsi, à titre d'exemple de réalisation particulièrement préférentiel de l'invention, est utilisé un alkoxysilane-polysulfure de formule (II) dans lequel : _ R4 et Rs sont choisis parmi méthyle et éthyle ; _ Z est le propylène ; _ p est égal à 0 ou 1, plus préférentiellement égal à 1 ; - représente un lien valentiel ou un radical divalent méthylène ou éthylène ; - x égal à 3 ; _ Q est choisi dans le groupe formé par les restes particuliers (Q-6) et (Q-7) dans lesquels q est égal à 0 ou 1, q étant plus préférentiellement choisi égal à 1 lorsque p est égal à 0. comme par exemple les silanes (cycle polysulfure oxydé ou non) de formules particulières :

(11-3) où Tl est choisi parmi méthyle et éthyle ; T2 est choisi parmi méthoxy et éthoxy.

Les agents de couplage polyfonctionnels ci-dessus, porteurs d'un groupe polysulfure cyclique, ont montré une très bonne réactivité vis-à-vis des élastomères diéniques utilisés dans les compositions de caoutchouc pour pneumatiques, et se sont révélés suffisamment efficaces à eux seuls pour le couplage de tels élastomères et d'une charge inorganique renforçante telle que silice. Sans que ceci soit limitatif, ils peuvent avantageusement constituer le seul agent de couplage présent dans les compositions de caoutchouc de l'invention.

Compte tenu des quantités exprimées ci-dessus, de manière générale, la teneur en agent de couplage sera de préférence supérieure à 1 pce, plus préférentiellement comprise entre 2 et 20 pce. En dessous des minima indiqués l'effet risque d'être insuffisant, alors qu'au delà du maximum préconisé on n'observe généralement plus d'amélioration du couplage, alors que les coûts de la composition augmentent ; pour ces différentes raisons, cette teneur en agent de couplage est encore plus préférentiellement comprise entre 3 et 15 pce.

L'homme du métier saura ajuster cette teneur en agent de couplage en fonction de l'application visée, par exemple de la partie du pneumatique à laquelle est destinée la composition de l'invention, de la nature de l'élastomère diénique, de la quantité de charge inorganique renforçante utilisée et de la nature du composé organosilicié considéré.

Bien entendu, afin de réduire les coûts des compositions de caoutchouc, il est souhaitable d'en utiliser le moins possible, c'est-à-dire le juste nécessaire pour un couplage suffisant entre l'élastomère diénique et la charge inorganique renforçante. Son efficacité permet, dans un grand nombre de cas, d'utiliser l'agent de couplage à un taux préférentiel représentant entre 0,5% et 20% en poids par rapport à la quantité de charge inorganique renforçante ; des taux inférieurs à 15% sont plus particulièrement préférés.

Enfin, on notera que le composé organosilicié précédemment décrit pourrait être préalablement greffé (via la fonction"Y") sur la charge inorganique renforçante, la charge ainsi"précouplée"pouvant être liée ultérieurement à l'élastomère diénique, par l'intermédiaire de la fonction libre"X".

11-4. Synthèse de l'agent de couplage (composé organosilicié) A titre d'exemple, des composés organosiliciés tels que décrits précédemment peuvent être préparés selon les voies de synthèse préférées indiquées ci-après.

Les silanes polyfonctionnels de formule (II) où, par exemple, x = 3 et la chaîne polysulfure est oxydée, sont préparés par oxydation des composés correspondants de formule (III) : (R5O) a (R4) 3 a Si- (Z-S) p-A-Q (III), Q ayant alors pour formule : et R4, R5, a, Z, p, A et B ayant les définitions données supra.

Pour ce faire, on choisira préférablement un peracide organique en tant qu'agent oxydant. Des exemples de peracide parmi les plus connus sont l'acide peracétique, l'acide perbenzoïque, et l'acide métachloroperbenzoïque. Un autre type d'agent oxydant préféré est le diméthyldioxyrane (DMD).

L'oxydation est généralement mise en oeuvre dans un solvant capable de dissoudre le composé de formule (III) à une température allant de-78°C à 10°C. Lorsque l'agent oxydant est un peracide, la température est convenablement maintenue entre-20°C et 10°C, de préférence entre-5°C et +5°C. Lorsque l'agent oxydant est le DMD, une température de-78°C à-50°C est préférable.

Une méthode générale de préparation des composés de formule (III) consiste à faire réagir du soufre élémentaire sur le composé correspondant de formule (IV) : (R5O) a (R4) 3 a Si- (Z-S) p-A-Qo (IV) Qo ayant alors pour formule : et R4, R5, a, Z, p et A étant tels que décrits supra ; Qo représente un carboxyle correspondant à B mais comprenant une double liaison éthylénique, étant entendu qu'aucun des carbones sp2 de cette double liaison ne porte le groupe divalent A.

Des conditions réactionnelles appropriées sont notamment : un solvant aprotique fortement polaire tel que notamment un amide (et par exemple le diméthylacétamide, le formamide, le diméthylformamide) ; une température élevée comprise entre 50°C et 200°C (et de préférence comprise entre 90°C et 130°C) ; la présence d'une base organique telle que notamment une amine dans le milieu réactionnel.

Des exemples d'amines utilisables sont la diéthylamine, la pyridine, la 4-diméthylaminopyridine, la 2,6-di-tertbutylpyridine, le 1, 8-diazabicyclo [5.4. 0]-undec-7-ène

(DBU), le 1, 5-diazabicyclo [4.3. 0] non-5-ène (DBN), le 1, 4-diazabicyclo [2.2. 2] octane (DABCO ou triéthylènediamine) et l'ammoniac. On préfère la diéthylamine et l'ammoniac.

On préfère utiliser le diméthylformamide comme solvant.

La quantité de soufre nécessaire sera facilement déterminée par l'homme du métier.

La préparation des composés de formule (IV) pour lesquels B° représente par exemple un cycle norbornène ou comprend un tel noyau est illustrée juste ci-dessous.

Elle peut notamment avoir lieu par addition de Diels-Alder entre un cyclopentadiène ou un dicyclopentadiène et un composé éthylénique de formule (V) : (R5O) a(R4)3-a Si-(Z-S)p-A-CH=CH2 (V) , dans laquelle R5, R4, a, Z, p et A sont tels que définis ci-dessus. Cette réaction est particulièrement appropriée au cas où p = 0 et A représente un lien valentiel.

La réaction d'addition de Diels-Alder est une réaction connue qui peut être mise en oeuvre, dans le cas présent, par mélange des réactifs à une température allant de 75 à 225° C, de préférence de 100 à 200° C.

En variante, lorsque p = 0 et A représente un lien valentiel, il est possible de préparer le composé (IV), où B° possède une définition générale, par réaction d'addition entre un dérivé silylé de formule (VI) : (R50) a (R4) 3 a Si-H (VI) dans laquelle R5, R4 et a sont tels que définis ci-dessus avec le composé approprié de formule <BR> <BR> (VII) dans laquelle B'correspond à B° mais comprend en outre une seconde double liaison éthylénique endocyclique entre le carbone portant A dans le composé visé et un carbone adjacent à celui-ci. Des exemples de telles molécules B'sont notamment : ces cycles étant éventuellement substitués ainsi qu'indiqué ci-dessus dans le cas de la définition générale de B et celle des carbocycles saturés mono-ou polycycliques.

Le carbone adjacent peut être exocyclique et appartenir à un substituant porté par le cycle B'.

Des exemples de telles molécules B'sont notamment :

Dans le cas de ces exemples de molécules B', on est conduit à un composé de formule (IV) où p=0 et A est un radical divalent-CH2-ou-CH (CH3)-.

Dans le cas où A représente une chaîne hydrocarbonée aliphatique ayant 2 ou plus de 2 atomes de carbone et p représente 0, le composé de formule (IV) peut être préparé par addition d'un composé (VIII) : où B° est tel que défini ci-dessus et où CH2=CH-A'-correspond à la chaîne aliphatique -A-telle que définie ci-dessus, sur le silane de formule (VI) défini ci-dessus.

Les conditions réactionnelles pour l'addition du composé (VI) sur le composé (VII) ou sur le composé (VIII) sont notamment l'utilisation d'un catalyseur à base de platine. Un catalyseur approprié est notamment du platine déposé sur alumine ou sur carbone animal, de l'acide chloroplatinique, des complexes du platine avec des ligands de type oléfine, nitrile, amine et/ou phosphine. Le catalyseur est normalement présent dans le milieu réactionnel à raison de 10 à 200 ppm de platine métal par rapport au poids total des réactifs.

La réaction peut être mise en oeuvre en présence d'un solvant ou en l'absence de solvant. Des solvants appropriés sont notamment les hydrocarbures, de préférence les hydrocarbures aromatiques, les alcools et les éthers. La température réactionnelle est avantageusement fixée entre la température ambiante (20-25°C) et 150°C.

La réaction de Diels-Alder et la réaction d'addition en présence de platine sont plus précisément décrites dans US-A-4 100 172.

Lorsque p = 1 et A représente un lien valentiel, les composés de formule (IV) peuvent être préparés par addition d'un thiol de formule (IX) : (R5O) a (R-aSi-Z-S-H (IX), sur un composé de formule (VII) tel que défini ci-avant qui est le carbocycle B'comprenant deux doubles liaisons éthyléniques endocycliques, dont une entre le carbone portant S, dans le composé de formule (IV) visé, et un carbone endocyclique adjacent.

La présence d'un initiateur de réaction radicalaire est nécessaire dans le milieu réactionnel.

Parmi ceux-ci, on peut mentionner l'azobisisobutyronitrile (AIBN) et les peroxydes tels que le peroxyde de tertbutyle. AIBN est préféré.

Le solvant est préférablement un solvant aprotique polaire tel que notamment un nitrile et plus particulièrement l'acétonitrile.

Plus généralement, les conditions opératoires pour cette réaction sont définies dans B.

Boutevin et al., Journal of Fluorine Chemistry, 1986,31, 437-450.

Lorsque p = 1 et A représente une chaîne hydrocarbonée, les composés de formule (IV) pour lesquels B représente par exemple un noyau norbornène peuvent être préparés par réaction de Diels-Alder entre un cyclopentadiène ou un dicyclopentadiène, éventuellement substitué, et un composé de formule (X) : (R5O) a (R-aSi-Z-S-A"-CH-CH2 (X), dans laquelle R5, R4, a et Z sont tels que définis ci-dessus et-A"-CH2=CH2 correspond à la chaîne-A-du composé de formule (IV) visé.

Cette réaction de Diels-Alder est mise en oeuvre de façon connue en soi, tel que décrit ci- dessus, par chauffage des réactifs à une température allant de 75°C à 225°C, de préférence de 100°C à 200°C.

11-5. Additifs divers Bien entendu, les compositions de caoutchouc conformes à l'invention comportent également tout ou partie des additifs habituellement utilisés dans les compositions de caoutchouc diénique destinées à la. fabrication de pneumatiques, comme par exemple des plastifiants, des huiles d'extension, des agents de protection tels que cires anti-ozone, anti-ozonants chimiques, anti-oxydants, agents anti-fatigue, des promoteurs d'adhésion, des activateurs de couplage tels que décrits par exemple dans les demandes WO00/05300 et WO00/05301, des résines renforçantes telles que décrites dans W002/10269, un système de réticulation à base soit de soufre, soit de donneurs de soufre et/ou de peroxyde et/ou de bismaléimides, des accélérateurs de vulcanisation, des activateurs de vulcanisation, etc. A la charge inorganique renforçante peut être également associée, si besoin est, une charge blanche conventionnelle peu ou non renforçante, par exemple des particules d'argiles, de bentonite, talc, craie, kaolin.

Les compositions de caoutchouc conformes à l'invention peuvent également contenir, en complément des composés organosiliciés précédemment décrits, des agents de recouvrement de la charge inorganique renforçante, comportant par exemple la seule fonction Y, ou plus généralement des agents d'aide à la mise en oeuvre susceptibles de manière connue, grâce à une amélioration de la dispersion de la charge inorganique dans la matrice de caoutchouc et à un abaissement de la viscosité des compositions, d'améliorer leur faculté de mise en oeuvre à l'état cru, ces agents étant par exemple des alkylalkoxysilanes (notamment des

alkyltriéthoxysilanes), des polyols, des polyéthers (par exemple des polyéthylèneglycols), des amines primaires, secondaires ou tertiaires (par exemple des trialcanol-amines), des polyorganosiloxanes hydroxylés ou hydrolysables, par exemple des a, co-dihydroxy- polyorganosiloxanes (notamment des a, co-dihydroxy-polydiméthylsiloxanes).

11-6. Préparation des compositions de caoutchouc Les compositions sont fabriquées dans des mélangeurs appropriés, en utilisant deux phases de préparation successives bien connues de l'homme du métier : une première phase de travail ou malaxage thermo-mécanique (parfois qualifiée de phase"non-productive") à haute température, jusqu'à une température maximale (notée Tmax) comprise entre 110°C et 190°C, de préférence entre 130°C et 180°C, suivie d'une seconde phase de travail mécanique (parfois qualifiée de phase"productive") à plus basse température, typiquement inférieure à 110°C, par exemple entre 60°C et 100°C, phase de finition au cours de laquelle est incorporé le système de réticulation ou vulcanisation ; de telles phases ont été décrites par exemple dans les demandes EP 501 227, EP 735 088, EP 810 258, EP 881 252, WO00/05300, WO00/05301 ou W002/10269 précitées.

Le procédé de fabrication selon l'invention est caractérisé en ce qu'au moins la charge inorganique renforçante et le composé organosilicié sont incorporés par malaxage à l'élastomère diénique, au cours de la première phase dite non-productive, c'est-à-dire que l'on introduit dans le mélangeur et que l'on malaxe thermomécaniquement, en une ou plusieurs étapes, au moins ces différents constituants de base jusqu'à atteindre une température maximale comprise entre 110°C et 190°C, de préférence comprise entre 130°C et 180°C.

A titre d'exemple, la première phase (non-productive) est conduite en une seule étape thermomécanique au cours de laquelle on introduit, dans un mélangeur approprié tel qu'un mélangeur interne usuel, dans un premier temps tous les constituants de base nécessaires (élastomère diénique, charge inorganique renforçante et composé organosilicié), puis dans un deuxième temps, par exemple après une à deux minutes de malaxage, les éventuels agents de recouvrement ou de mise en oeuvre complémentaires et autres additifs divers, à l'exception du système de vulcanisation ; lorsque la densité apparente de la charge inorganique renforçante est faible (cas général des silices), il peut être avantageux de fractionner son introduction en deux ou plusieurs parties. Une seconde étape de travail thermomécanique peut être ajoutée dans ce mélangeur interne, après tombée du mélange et refroidissement intermédiaire (température de refroidissement de préférence inférieure à 100°C), dans le but de faire subir aux compositions un traitement thermomécanique complémentaire, notamment pour améliorer encore la dispersion, dans la matrice élastomérique, de la charge inorganique renforçante et de son agent de couplage. La durée totale du malaxage, dans cette phase non- productive, est de préférence comprise entre 2 et 10 minutes.

Après refroidissement du mélange ainsi obtenu, on incorpore alors le système de vulcanisation à basse température, généralement dans un mélangeur externe tel qu'un mélangeur à cylindres ; le tout est alors mélangé (phase productive) pendant quelques minutes, par exemple entre 5 et 15 minutes.

La composition finale ainsi obtenue est ensuite calandrée, par exemple sous la forme d'une feuille, d'une plaque ou encore extrudée, par exemple pour former un profilé de caoutchouc utilisé pour la fabrication de semi-finis tels que des bandes de roulement, des nappes d'armatures de sommet, des flancs, des nappes d'armatures de carcasse, des talons, des protecteurs, des chambres à air ou des gommes intérieures étanches pour pneu sans chambre.

En résumé, le procédé conforme à l'invention pour préparer une composition élastomérique utilisable pour la fabrication de produits semi-finis pour pneumatiques, comporte les étapes suivantes : . incorporer à un élastomère diénique, dans un mélangeur, au moins : une charge inorganique renforçante ; à titre d'agent de couplage (charge inorganique/élastomère diénique), un composé organosilicié au moins bifonctionnel greffable sur l'élastomère au moyen d'un groupe soufré, en malaxant thermomécaniquement le tout, en une ou plusieurs fois, jusqu'à atteindre une température maximale comprise entre 110°C et 190°C ; refroidir l'ensemble à une température inférieure à 100°C ; incorporer ensuite un système de réticulation ou vulcanisation ; malaxer le tout jusqu'à une température maximale inférieure à 120°C, ledit groupe soufré étant un groupe à fonction polysulfure cyclique répondant à la formule (I) précitée, plus particulièrement à la formule (II) supra.

La vulcanisation (ou cuisson) est conduite de manière connue à une température généralement comprise entre 130°C et 200°C, de préférence sous pression, pendant un temps suffisant qui peut varier par exemple entre 5 et 90 min en fonction notamment de la température de cuisson, du système de vulcanisation adopté, de la cinétique de vulcanisation de la composition considérée ou de la taille du pneumatique.

Le système de vulcanisation proprement dit est préférentiellement à base de soufre et d'un accélérateur primaire de vulcanisation, en particulier un accélérateur du type sulfénamide. A ce système de réticulation viennent s'ajouter, incorporés au cours de la première phase non- productive et/ou au cours de la phase productive, divers accélérateurs secondaires ou activateurs de vulcanisation connus tels que oxyde de zinc, acide stéarique, dérivés guanidiques (en particulier diphénylguanidine), etc. Le soufre est utilisé à un taux préférentiel compris entre 0,5 et 10 pce, plus préférentiellement compris entre 0,5 et 5, 0 pce, par exemple entre 0,5 et 3, 0 pce lorsque l'invention est appliquée à une bande de roulement de pneumatique. L'accélérateur primaire de vulcanisation est utilisé à un taux préférentiel compris entre 0,5 et 10 pce, plus préférentiellement compris entre 0,5 et 5,0 pce en particulier lorsque l'invention s'applique à une bande de roulement de pneumatique.

L'invention concerne les compositions de caoutchouc précédemment décrites tant à l'état dit "cru" (i. e., avant cuisson) qu'à l'état dit"cuit"ou vulcanisé (i. e., après réticulation ou

vulcanisation). Les compositions conformes à l'invention peuvent être utilisées seules ou en coupage (i. e., en mélange) avec toute autre composition de caoutchouc utilisable pour la fabrication de pneumatiques.

III. EXEMPLES DE REALISATION DE L'INVENTION III-1. Synthèse des agents de couplage Les agents de couplage utilisables préférentiellement dans les compositions de l'invention sont des silanes-polysulfure cyclique, plus préférentiellement des alkoxysilanes répondant à l'une des formules (II) précitées particulières dont des modes de synthèse sont décrits ci-après, à titre d'exemples non limitatifs.

Les points de fusion (Pf) exprimés en degré Celsius (°C) sont déterminés par projection sur un banc KOFFER, préalablement étalonné (AT = 2°C). Les points d'ébullition (Ebpression) sont donnés en millibars (mbar). Les spectres 250 MHz du proton (RMNIH) et du carbone (RMN13C) sont enregistrés sur un spectromètre BRUCKER AC 250. Les déplacements chimiques (ôc et bh) sont exprimés en partie par million (ppm) par rapport au deutériochloroforme (CDC13). Les constantes de couplage notées J sont exprimées en Hz. Les abréviations suivantes sont utilisées : s, singulet ; sl, singulet large ; d, doublet ; t, triplet ; q, quadruplet ; m, multiplet.

Toutes les manipulations avec les composés organosiliciés comprenant des restes alkoxysilanes sont faites sous atmosphère inerte et dans des conditions anhydres.

Exemple 1 Cet exemple décrit la synthèse du 8-triéthoxysilyl-4-oxo-3,4, 5-trithiatricyclo [5.2. 1.0] décane. a) 8-triéthoxysilyl-exo-3. 4. 5-trithiatricYclo [5. 2.1. 0ldécane : Un mélange de soufre 6,14 g (24 mmol de Ss), 50 ml de DMF et de 910 mg de triéthylamine (9 mmol) est agité 30 minutes à température ambiante. On ajoute du 2- triéthoxysilylbicyclo [2.2. 1] hept-5-ène (60 mmol) puis on chauffe à 110° C pendant 2 heures.

On laisse revenir à température ambiante et on évapore le DMF sous pression réduite. Le produit obtenu est purifié par distillation sous pression réduite.

Sa formule ci-dessous a été vérifiée par analyse spectrale (rendement 85% ; aspect huile jaune) :

Ebo, 4 : 125° C RMN tH (CDCl3) i5H 0,75 (m, 1H) ; 1,23 (m, 9H) ; 1,35-1, 45 (m, 2H) ; 1,60-1, 75 (m, 2H) ; 2,45-2, 55 (m, 2H) ; 3,66 (m 1H, CHS) ; 3,83 (m, 6H, OCH2) ; 3,96 (m 1H, CHS) ; RMN 13C (CDCl3) bc 8,7 (CH) ; 18,2 (CH3) ; 29,2 (CH2) ; 41,1 (CH) ; 41,9 (CH) ; 46,5 (CH2) ; 58, 6 (OCH2) ; 69,3 (CH-S) ; 72,8 (CH-S). b) 8-triéthoxysilYl-4-oxo-3z45-trithiatricycloF5. 2. 1. 0ldécane : La méthode de préparation du diméthyldioxyrane (DMD) est celle présentée dans Chem. Ber.

1991,124, 2377 par W. Adam et al.

Sous atmosphère d'argon, 111 ml d'une solution 0,09 M de DMD dans l'acétone est ajoutée goutte à goutte à une solution de 10 mmol du composé obtenu à l'étape précédente dans l'acétone refroidie à-78° C. Le milieu réactionnel est agité une heure à cette température puis le solvant est évaporé sous pression réduite pour donner le thiosulfinate avec un rendement de 80%.

Le composé obtenu (rendement brut 82% ; aspect huile orange), tel que vérifié par analyse spectrale, a pour formule : MM : 368 g mol'' Spectre de masse, IE (70eV) : m/z (%) ; 368 (4), 352 (45), 320 (68), 288 (100), 274 (40), 260 (20), 242 (26), 211 (12), 179 (9), 164 (50), 151 (10), 145 (55), 125 (36), 119 (70), 107 (60), 97 (60), 92 (80), 89 (65), 77 (58), 65 (60), 45 (75).

Exemple 2 : Cet exemple décrit la synthèse du sulfure de 8- (méthyl-exo-3, 4, 5-trithiatricyclb [5.2. 1.0] décyle et de 3'-triméthoxysilylpropyle). a) sulfure de 3-triméthoxvsilylpropvle et de prop-2-ényle : Un mélange de 19,6 g (0,1 mol) de 3-mercaptopropyltriméthoxysilane, 15,18 g (0,11 mol) de carbonate de potassium dans 250 ml de DMF fraîchement distillé est agité 30 minutes à température ambiante. On ajoute goutte à goutte 13, 31 g (0,11 mol) de bromure d'allyle puis on agite 24 heures à température ambiante. On filtre sur célite puis on évapore sous pression réduite le DMF. Le produit est purifié par distillation sous vide.

On obtient (rendement 80%, aspect huile incolore, Eb0, 2 : 84°C) le composé intermédiaire de formule : dont l'analyse spectrale est la suivante : RMN 1H (CDC13) 8H 0,73 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,65 (m, 2H, CH2) ; 2,46 (t, 2H, S-CH2); 3, 08 (d, 2H, J= Hz, CH2) ; 3,55 (s, 9H, CH3) ; 5,09 (m, 2H, CH=CH2); 5,73 (m, 1H, CH=CH2); RMN C (CDCIs) 8c 8,5 (Si-CH2) ; 22,6 (CH2) ; 33,6 (S-CH2) ; 34,6 (S-CH2) ; 50,5 (-OCH3); 116,6 (CH=CH2) ; 134,6 (CH=CH2). b) sulfure de 3-triméthoxysilylpropyle et de 5'-(méthylnorborn-2'-ényle) : Un mélange de 11, 81 g (50 mmol) du composé obtenu à l'étape précédente et 66 g (250 mmol) de dicyclopentadiène est chauffé à 185°C pendant trois heures. On laisse revenir le milieu réactionnel à température ambiante puis on élimine sous pression réduite les réactifs n'ayant pas réagi et distille le norbornène substitué formé.

Rendement : 50% Ebo, l : 120°C Aspect : huile incolore RMN 1H (CDCl3) #H 0,73 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,25 (m, 1H) ; 1,40 (m, 1H) ; 1,64 (m, 4H) ; 1, 91 (m, 1H) ; 2,28 (m, 2H) ; 2,53 (t, 2H, CI-12) ; 2,78 (m, 1H) ; 2,89 (m, 1H) ; 3,55 (s, 9H, CH30) ; 5, 97 (m, 1H, CH=CH) ; 6,15 (m, 1H, CH=CH).

RMN 13C (CDCl3) #C 8,4 (Si-CH2) ; 22,9 (CH2) ; 32,7 (CH2) ; 35,3 (CH2) ; 37,0 (CH2) ; 38, 8 (CH) ; 42,7 (CH) ; 45,3 (CH) ; 49,6 (CH2) ; 50,4 (-OCH3) ; 132,0 (CH=CH) ; 137,5 (CH=CH). c) sulfure de 8-(méthyl-exo-3,4,5-trithiatricyclo[5. 2. 1. Oldécyle et de 3'-triméthoxysilyl- ropyle : Le composé du titre est obtenu par mise en oeuvre d'un procédé identique à celui de l'exemple 1 a), mais au départ du composé obtenu à l'étape précédente.

Rendement : 99% Aspect : huile RMN lH (CDCl3) bH 0,75 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,25 (m, 1H) ; 1,40 (m, 1H) ; 1,64 (m, 4H) ; 1,98 (m, 1H) ; 2,25 (m, 1H) ; 2, 53 (m, 4H) ; 3, 55 (s, 9H, CH3O) ; 3,60 (m, 1H, CHS) ; 3,90 (m, 1H, CHS).

RMN 13C (CDCl3) #C 8,4 (Si-CH3) ; 22,9 (CH2) ; 33,1 (CH2) ; 34,8 (CH2) ; 35,3 (CH2) ; 38, 5 (CH) ; 40,9 (CH) ; 44,0 (CH) ; 48,6 (CH2); 50,4 (-OCH3) ; 63,5 (CHS) ; 69,4 (CHS).

Spectre de masse IE (70eV) : m/z (%) : 398 (4), 333 (traces), 302 (traces), 294 (2), 270 (2), 256 (5), 229 (5), 204 (12), 197 (6), 179 (6), 163 (15), 140 (20), 131 (10), 121 (75), 106 (20), 91 (100), 86 (26), 79 (48), 66 (46), 59 (23), 31.

Exemple 3 : Cet exemple décrit la synthèse du sulfure de 8-(méthyl-exo-3, 4,5-trithiatricyclo [5. 2.1. 0] décyle et de 3'-triéthoxysilylpropyle). a) sulfure de 3-triéthoxysilylpropyle et de prop-2-ényle : On opère comme indiqué dans l'exemple 2a) précédent au départ de 0, 1 mol de mercaptopropyltriéthoxysilane. On obtient le composé intermédiaire de formule :

Rendement : 79 % Aspect : huile incolore Ebo. os : 99°C RMN 1H(CDCl3) #H 0,72 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,21 (t, 9H, CI-13) ; 1,66 (m, 2H, CH2) ; 2,48 (t, 2H, S-CH2) ; 3,10 (d, 2H, J=HZ, CH2) ; 3,81 (q, 6H, OCH2) ; 5,09 (m, 2H, CH=CH2) ; 5, 78 (m, 1H, CH=CH2).

RMN 13C (CDCl3) #C 9,7 (Si-CH2) ; 18,3 (CH3) ; 22,8 (CH2) ; 33,8 (S-CH2) ; 34,6 (S-CH2) ; 58,4 (-OCH2) ; 116,6 (CH=CH2) ; 134,6 (CH=CH2). b) sulfure de 3-triéthoxysilpropvle et de 5'-(méthylnorborn-2'-ényle) : On opère comme indiqué dans l'exemple 2b) précédent au départ de 50 mmol du composé obtenu à l'issue de l'étape précédente. On obtient le composé de formule :

Rendement : 50 % Aspect : huile incolore Eb0-1 : 155°C RMN IH (CDC13) 8H 0,76 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,23 (t, 9H, CH3-CH2) ; 1,27 (m, 1H) ; 1,45 (m, 1H) ; 1,62 (m, 4H) ; 1,91 (m, 1H) ; 2,27 (m, 3H) ; 2,52 (t, 2H, CH2) ; 2,77 (m, 1H) 2,80 (m, 1H) ; 2,95 (t, 2H, S-CH2) ; 3,82 (q, 6H, CH3-CH20) ; 5,96 (m, 1H, CH=CH) ; 6,15 (m, 1H, CH=CH).

RMN 13C (CDCl3) 8c 9,9 (Si-CH2) ; 18,3 (CH3-CH2) ; 23,1 (CH2) ; 32,7 (CH2) ; 35, 5 (CH2) ; 37, 2 (CH2) ; 38,8 (CH) ; 42,7 (CH) ; 45,5 (CH) ; 49,6 (CH2) ; 58, 4 (-OCH2) ; 132.1 (CH=CH) ; 137,6 (CH=CH).

I. R. (KBr) cm-' : 780, 920,1085, 1110,1450, 2400,2825, 2840. c) sulfure de 8-(méthyl-exo-3\45-trithiatricYclo [5. 2.1. 0] décyle et de 3'-triéthoxysilyl- propyle) : Le composé du titre est obtenu par mise en oeuvre d'un procédé identique à celui de l'exemple la) mais au départ du composé obtenu à l'issue de l'étape précédente : Rendement : 99 % Aspect : huile RMN 1H(CDCl3) #H 0, 75 (t, 2H, Si-CH2) ; 1,25 (m, 1OH) ; 1,40 (m, 1H) ; 1,65 (m, 4H) ; 2,00 (m, 1H) ; 2, 25 (m, 1H) ; 2,53 (m, 4H) ; 3,62 (m, 1H, CHS) ; 3,82 (q, 6H, CH2O) 3,93 (m, 1H, CHS).

RMN 13C (CDCI3) Se 9, 6 (Si-CH2) ; 18,3 (CH3) ; 22,8 (CH2) ; 33,2 (CH2) ; 34,8 (CH2) ; 35,3 (CH2) ; 38,7 (CH) ; 41,1 (CH) ; 44,0 (CH) ; 48,7 (CH2) ; 58,5 (-OCH2) ; 63. 5 (CHS) ; 69,4 (CHS).

III-2. Préparation des compositions de caoutchouc On procède pour les essais qui suivent de la manière suivante : on introduit dans un mélangeur interne, rempli, à 70% et dont la température initiale de cuve est d'environ 90°C, l'élastomère

diénique (ou le mélange d'élastomères diéniques, le cas échéant), la charge renforçante, l'agent de couplage, puis, après une à deux minutes de malaxage, les divers autres ingrédients à l'exception du système de vulcanisation. On conduit alors un travail thermomécanique (phase non-productive) en deux étapes (durée totale du malaxage égale à environ 7 min), jusqu'à atteindre une température maximale de"tombée"d'environ 165°C. On récupère le mélange ainsi obtenu, on le refroidit puis on ajoute le système de vulcanisation (soufre et accélérateur sulfénamide) sur un mélangeur externe (homo-finisseur) à 30°C, en mélangeant le tout (phase productive) pendant 3 à 4 minutes.

Les compositions ainsi obtenues sont ensuite calandrées soit sous la forme de plaques (épaisseur de 2 à 3 mm) ou de feuilles fines de caoutchouc pour la mesure de leurs propriétés physiques ou mécaniques, soit sous la forme de profilés utilisables directement, après découpage et/ou assemblage aux dimensions souhaitées, par exemple comme produits semi- finis pour pneumatiques, en particulier comme bandes de roulement de pneumatiques.

Dans les essais qui suivent, l'élastomère diénique est un coupage SBR/BR et la charge inorganique renforçante (silice HDS) est utilisée à un taux préférentiel compris dans un domaine de 50 à 120 pce.

111-3. Caractérisation des compositions de caoutchouc Cet essai a pour but de démontrer les performances de couplage (charge inorganique/ élastomère diénique) améliorées dans une composition (C-2) conforme à l'invention, comparée à une composition (C-1) de l'art antérieur utilisant un agent de couplage conventionnel : - composition C-1 : silane TESPT conventionnel ; - composition C-2 : silane-polysulfure synthétisé au paragraphe III-1 (exemple 3).

On rappelle que le TESPT est le tétrasulfure de bis (3-triéthoxysilylpropyl), de formule [ (C2H50) 3Si (CH2) 3S2] 2, il est commercialisé par exemple par la société Degussa sous la dénomination Si69. La formule développée du TESPT est : Cette formule est à comparer à celle de l'agent de couplage synthétisé ci-dessus (Et = éthyle) :

Les deux agents de couplage sont utilisés à un taux isomolaire en silicium, c'est-à-dire qu'on utilise, quelle que soit la composition, le même nombre de moles de fonctions Y (ici Y = Si (OEt) 3) réactives vis-à-vis de la silice et de ses groupes hydroxyles de surface.

Par rapport au poids de charge inorganique renforçante, le taux d'agent de couplage est dans les deux cas inférieur à 12 pce, ce qui représente moins de 15% en poids par rapport à la quantité de charge inorganique renforçante.

Les tableaux 1 et 2 donnent la formulation des deux compositions (tableau 1-taux des différents produits exprimés en pce) ainsi que leurs propriétés avant et après cuisson (à l'optimum de cuisson à 150°C). La figure annexée montre l'évolution du couple rhéométrique (en dN. m) en fonction du temps (en min), pour une température de 150°C, les courbes notées CI et C2 correspondant respectivement aux compositions C-1 et C-2.

L'examen des différents résultats du tableau 2 montre, pour la composition conforme à l'invention C-2 : - un rendement de vulcanisation plus élevé, comme démontré par des valeurs supérieures du couple maximum Cmax et de (Cmax-Cmin) ; - une cinétique de vulcanisation plus rapide, illustrée tant par une constante K de vitesse de conversion supérieure, que par des temps t ;, tg9j (tgg-tj) plus courts.

Les courbes rhéométriques de la figure annexée confirment bien la supériorité de la composition selon l'invention (courbe C2) en termes d'une part de cinétique de vulcanisation (voir pente K de la courbe de montée en couple, après 8 à 10 min de cuisson), d'autre part de rendement de vulcanisation (voir maximum de couple, par exemple après 20 min de cuisson).

Les propriétés de contrainte à la rupture et d'allongement à la rupture, mesurées après cuisson, sont par ailleurs identiques entre la composition témoin et celle de l'invention.

En conclusion, l'agent de couplage sélectionné pour les compositions conformes à l'invention confère à ces dernières des propriétés de cuisson améliorées par rapport à celles offertes par le TESPT conventionnel, agent de couplage (charge inorganique/élastomère) de référence dans les compositions de caoutchouc diénique renforcées d'une charge inorganique telle qu'une silice renforçante.

L'invention trouve des applications particulièrement avantageuses dans les compositions de caoutchouc destinées à la fabrication de bandes de roulement de pneumatiques présentant à la fois une faible résistance au roulement et une résistance élevée à l'usure, en particulier lorsque ces bandes de roulement sont destinées à des pneumatiques pour véhicules tourisme, motos ou véhicules industriels du type Poids-lourd.

Tableau 1 Composition N° : C-1 C-2 SBR (1) 103.1 103. 1 BR (2) 25 25 silice (3) 80 80 alkoxysilane (4) 6. 4 alkoxysilane (5)-10. 7 ZnO 2.5 2. 5 DPG (6) 1.5 1.5 acide stéarique 2 2 soufre 1.1 1.1 accélérateur (7) 2 2 (1) SBR avec 59.5 % de motifs polybutadiène 1-2 ; 26.5% de styrène ; Tg =-29°C ; 75 pce SBR sec étendu avec 28.1 pce d'huile aromatique (soit un total de 103.1 pce) ; (2) BR avec 4,3 % de 1-2 ; 2,7% de trans ; 93% de cis 1-4 (Tg =-104°C) ; (3) silice type"HD"-"Zeosil 1165MP"de la société RHODIA sous forme de microperles (BET et CTAB : environ 150-160 m2/g) ; (4) TESPT ("Si69"de la société DEGUSSA) ; (5) silane polysulfure cyclique (voir synthèse dans III-1, exemple 3) ; (6) diphénylguanidine ("Vulkacit D"de la société BAYER) ; (7) N-cyclohexyl-2-benzothiazyl-sulfénamide ("Santocure CBS"de la société FLEXSYS).

Tableau 2 Composition N° : C-1 C-2 Propriétés avant cuisson : Cmin (dN m) 3.7 3.4 Cmax (dN m) 15.7 17.0 Cmax-Cmin (dN m) 12.0 13.6 K (min-1) 0.16 0.19 ti (min) 7.6 6.8 t99 (min) 36.1 31.3 t99-ti (min) 28. 5 24.6 Propriétés après cuisson : Contrainte à la rupture (MPa) 19.2 18. 4 Allongement à la rupture (%) 406 523