DOMAINE DE L’INVENTION

L’invention concerne un alliage d’or 18 carats présentant une belle teinte bronze et une résistance au ternissement améliorée.

L’invention concerne également une pièce d’horlogerie, de bijouterie ou de joaillerie réalisée dans cet alliage d’or.

ARRIERE-PLAN DE L’INVENTION

On connaît de la demande EP 19193469 (numéro de la demande) un alliage d’or 9 carats sans zinc comprenant en poids entre 37.5% et 38.5% d'or, du palladium et/ou de l’argent avec un pourcentage total compris entre 4% et 32%, du cuivre entre 25% et 54% et du gallium entre 0% et 10%. Cet alliage présente une bonne déformabilité ainsi qu’une résistance à la corrosion sous contrainte et au ternissement améliorée. Il présente par ailleurs une belle teinte proche de celle du bronze sans les désavantages liés à l’oxydation de ce matériau.

Bien que présentant une résistance au ternissement améliorée par rapport aux alliages d’or 9 carats standards, un certain ternissement peut être observé dans le temps. Ce ternissement altère la belle teinte proche du bronze des pièces réalisées dans cet alliage.

RESUME DE L’INVENTION

La présente invention a pour objet de mettre au point un alliage d’or présentant une même teinte bronze que celle de l’alliage d’or 9 carats de l’art antérieur avec une résistance au ternissement améliorée.

A cet effet, la composition chimique de l’alliage d’or a été adaptée. L’alliage d’or ainsi développé est un alliage 18 carats comprenant de l’argent, du palladium et du cuivre.

Plus précisément, l’alliage d’or comprend en poids entre 73% et 77% d'or, entre 5% et 9,9% d’argent, entre 1 % et 4,9% de palladium et entre 10% et 18% de cuivre.

Avantageusement, l’invention concerne un alliage d’or constitué en poids de 73% à 77% d'or, de 5% à 9,9% d’argent, de 1 % à 4,9% de palladium, de 10% à 18% de cuivre et de 0 à 0.05% d’un ou plusieurs éléments choisis parmi l’iridium, le rhénium et le ruthénium.

Selon des modes particuliers de l’invention, l’alliage d’or présente une ou une combinaison appropriée des caractéristiques suivantes :

- il comprend en poids entre 73.5% et 77% d'or, entre 5.5% et 9,9% d’argent, entre 1.5% et 4,9% de palladium et entre 1 1 % et 18% de cuivre ;

- il comprend en poids entre 73.5% et 76.5% d'or, entre 5.5% et 9,9% d’argent, entre 1.5% et 4,9% de palladium et entre 1 1 % et 16% de cuivre ;

- il comprend en poids entre 74% et 76.5% d'or, entre 6% et 9,9% d’argent, entre 2% et 4,9% de palladium et entre 12% et 16% de cuivre ;

- il comprend en poids entre 74% et 76% d'or, entre 6% et 9.5% d’argent, entre 2% et 4,9% de palladium et entre 12% et 15.5% de cuivre ;

- il comprend en poids maximum 0,05% d’un ou plusieurs éléments choisis parmi l’iridium, le rhénium et le ruthénium ;

- il a dans l’espace colorimétrique CIELAB une valeur a* comprise entre 3 et 9 et une valeur b* comprise entre 12 et 18 ;

- il a dans l’espace colorimétrique CIELAB une valeur a* comprise entre 5.5 et 8 et une valeur b* comprise entre 14 et 17 ;

- il a dans l’espace colorimétrique CIELAB une valeur L comprise entre 80 et 90 ;

- il a une dureté HV1 comprise entre 140 et 185 et, de préférence, entre 155 et 180.

La présente invention se rapporte également à la pièce d’horlogerie, de bijouterie ou de joaillerie réalisée dans cet alliage.

En utilisation, il a été constaté que les pièces d’horlogerie, de bijouterie ou de joaillerie réalisées avec cet alliage présentent dans le temps une résistance au ternissement améliorée par rapport à des pièces réalisées avec l’alliage 9 carats susmentionné. Elles présentent en outre une résistance au ternissement améliorée par rapport à des pièces réalisées avec d’autres alliages 18 carats.

Du point de vue de la teinte, l’alliage 9 carats selon l’art antérieur et l’alliage 18 carats selon la présente invention ont une teinte semblable à l’œil.

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront dans la description suivante d'un mode de réalisation préféré, présenté à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés.

BREVE DESCRIPTION DES FIGURES

La figure 1 représente une pièce d’horlogerie comprenant une carrure réalisée avec l’alliage d’or selon l’invention.

La figure 2 montre les courbes de décoloration pour l’alliage selon l’invention (INV) et deux alliages 18 carats (2N,3N) selon l’art antérieur. DESCRIPTION DE L’INVENTION

La présente invention se rapporte à un alliage d’or 18 carats plus particulièrement destiné à une application dans le domaine horloger, de la bijouterie ou de la joaillerie. Elle se rapporte ainsi également aux pièces d’horlogerie, de bijouterie ou de joaillerie réalisées dans cet alliage. On entend par pièces d’horlogerie aussi bien des composants d’habillage tels qu’une carrure, un fond, une lunette, un poussoir, un maillon de bracelet, un cadran, une aiguille, un index de cadran, etc., que des composants du mouvement tels qu’une platine, un pont ou un balancier. A titre illustratif, la pièce d’horlogerie est une carrure 1 telle que représentée à la figure 1 .

L’alliage d’or selon l’invention comprenant en poids entre 73% et 77% d'or, entre 5% et 11 % d’argent, entre 1 % et 4,9% de palladium et entre 10% et 18% de cuivre. Cet alliage est sans nickel, sans cobalt, sans fer et sans manganèse.

Avantageusement l'alliage à base d’or comprend en poids entre 73.5% et 77% d'or, entre 5.5% et 9,9% d’argent, entre 1 .5% et 4,9% de palladium et entre 1 1 % et 18% de cuivre.

De préférence, l'alliage à base d’or comprend en poids entre 73.5% et 76.5% d'or, entre 5.5% et 9,9% d’argent, entre 1 .5% et 4,9% de palladium et entre 1 1 % et 16% de cuivre.

Plus préférentiellement, l'alliage à base d’or comprend entre 74% et 76.5% d'or, entre 6% et 9,9% d’argent, entre 2% et 4,9% de palladium et entre 12% et 16% de cuivre.

De manière particulièrement préférée, l'alliage à base d’or comprend en poids entre 74% et 76% d'or, entre 6% et 9.5% d’argent, entre 2% et 4,9% de palladium et entre 12% et 15.5% de cuivre.

En outre, l'alliage à base d’or comprend en poids entre 0 et 0,05% (bornes comprises) d’un ou plusieurs éléments choisis parmi l’iridium, le rhénium et le ruthénium, la gamme 0-0.05% couvrant le pourcentage total du ou de ces éléments. De manière avantageuse, l'alliage comprend en poids 0.0025% d’iridium.

Pour préparer l’alliage d’or, les différents éléments de la composition sont mis en fusion avant d’être coulés. Le lingot de coulée est ensuite déformé avec un taux d’écrouissage supérieur ou égal à 75% réparti en plusieurs passes avec des recuits intermédiaires réalisés dans une gamme de températures comprises entre 550°C et 750°C, pendant un temps compris entre 5 minutes et 30 minutes. Dans les exemples ci-après, les échantillons sont recuits à une température de 650°C pendant 30 minutes. Après refroidissement, les ébauches sont mises à dimension, par exemple, par usinage.

Les alliages obtenus après déformation et recuit présentent dans l’espace colorimétrique CIELAB (conforme aux normes CIE n°15, ISO 7724/1 , DIN 5033 Teil 7, ASTM E-1 164) une valeur a* comprise entre 3 et 9, de préférence entre 5.5 et 8, et une valeur b* comprise entre 12 et 18, de préférence entre 14 et 17, les valeurs a* et b* définissant ensemble la teinte de l’alliage. Ils présentent en outre une valeur L comprise entre 80 et 90, les valeurs La*b* définissant ensemble la couleur de l’alliage. Selon la présente invention, l’accent est mis plus spécifiquement sur les valeurs a* et b* qui définissent la teinte de l’alliage.

Ces alliages présentent une dureté comprise entre 140 et 185 HV1 , de préférence entre 155 et 180 HV1 .

Le Tableau 1 montre la composition en poids d’un alliage d’or 9 carats de référence issu de la demande EP 19193469 et de cinq alliages d’or 18 carats selon l’invention. Les valeurs colorimétriques et la dureté (HV1 ) mesurées sont aussi présentées dans le Tableau 1. Les valeurs colorimétriques L*a*b* ont été mesurées avec un spectrophotomètre KONICA MINOLTA CM-2600d avec un illuminant D65 et un angle d’observation de 10°. Les valeurs Delta E et Delta C représentent respectivement la variation de couleur et la variation chromatique par rapport à la référence 9K. Le Delta E est calculé sur base des valeurs La*b* comme suit avec Lref, a*ref et b*ref se référant aux valeurs de l’alliage d’or 9 carats de référence :

Le Delta C est calculé sur base des valeurs a*b* comme suit :

Tableau 1

Les valeurs de a* et de b* sont très proches avec, pour le a*, des valeurs entre 6.4 et 7.8 pour une valeur de référence de 6.7 et avec, pour le b*, des valeurs entre 14.7 et 16.4 avec une valeur de référence de 15. A l’œil nu, la référence et les alliages d’or selon l’invention ont une même teinte bronze. L’évaluation du ternissement a été réalisée de visu après une exposition à l’air ambiant pendant plusieurs jours. Les alliages d’or 18 carats selon l’invention maintiennent leur belle teinte bronze sans ternissement contrairement à l’alliage d’or 9 carats selon l’art antérieur qui se ternit sensiblement. En outre, des tests comparatifs de décoloration ont été réalisés entre l’alliage d’or 18 carats selon l’invention et deux alliages d’or 18 carats selon l’art antérieur qui sont l’alliage 2N qui comporte en poids 75% d’or, 16% d’argent et 9% de cuivre et l’alliage 3N qui comporte en poids 75% d’or, 12.5% de cuivre et 12.5% d’argent. Les tests de décoloration ont été réalisés en immergeant les échantillons dans une solution d’eau saturée en chlorure de sodium à 70°C pendant plusieurs jours. La décoloration, définie par Delta E, est suivie par des mesures de colorimétrie réalisées dans les mêmes conditions que celles décrites ci-avant. Comme montré à la figure 2, on observe pour le nouvel alliage d’or une nette amélioration de la résistance à la décoloration par rapport aux alliages d’or 18 carats 2N et 3N selon l’art antérieur.

Les alliages selon l’invention ont une dureté HV1 à l’état recuit comprise entre 158 et 175 permettant aisément leur déformation.

Le nouvel alliage d’or présente ainsi une belle teinte bronze avec un ternissement moindre dans le temps.